Elad Chakrina ne s’attendait sûrement pas à un tel buzz autour de sa candidature-bis à l’élection législative dont le 1er tour de partielle doit toujours se tenir ce dimanche 18 mars à Mayotte dans la 1ère circonscription.
La présidente du Front National, qui était venue en campagne en décembre 2016 à Mayotte, a donné sur la chaîne CNews une consigne de vote quelque peu inhabituelle : « Je souhaite que les électeurs qui m’ont fait confiance à l’élection présidentielle à Mayotte se reportent sur le candidat de M. Kamardine “, c’est à dire Elad Chakrina.
La raison : aucun candidat FN ne s’est présenté à ce scrutin. Curieux pour une île où le taux de population clandestine est évalué à 45% par la ministre Annick Girardin. Peut-être une preuve d’un ras le bol de la population plutôt que d’un racisme dont elle est souvent taxée.
Le porte-parole du parti Les Républicains a dénoncé un « coup politique » de Marine Le Pen, « uniquement destiné à faire parler d’elle. »
Le droit du sol, un appel d’air pour le FN
Mansour Kamardine ne semble pas plus étonné que ça de cette position, « ce n’est pas la première fois qu’elle me fait un clin d’œil », glisse-t-il en référence à son intervention en commission des Affaires étrangères de l’Assemblée Nationale du 30 janvier, où il avait longuement décrit la situation à Mayotte, et avait reçu le soutien de la présidente du FN.
C’est surtout qu’à Mayotte se tient un débat qui bouscule la Constitution, celui sur le droit du sol. Un des thèmes favoris du FN, « je veux supprimer le droit du sol, à Mayotte comme en métropole, supprimer les aides au logement pour les migrants, supprimer toutes les pompes aspirantes de l’immigration”, a-t-elle d’ailleurs précisé sur CNews.
C’est donc une ouverture vers le parti Les Républicains à bon compte, en espérant draguer son aile droite, sur des thèmes essentiels à son parti. Qui semble difficile à reproduire ailleurs.
« Nous ne nous occupons pas de ce qui relève plutôt de la politique nationale, nous poursuivons notre campagne », indique le député LR Mahorais. Il faut dire qu’à deux jours des élections, la situation est très compliquée avec des déplacements actuellement impossibles pour se rendre aux bureaux de vote. »
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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