Rappelons que l’élection de Ramlati Ali (PS puis LREM) lors des élections législatives de 2017 avait été annulée par le Conseil constitutionnel le 19 janvier 2018. Un écart de 54 voix la séparait de Elad Chakrina (LR) qui avait déposé un recours.
Une suspicion de bourrage d’urnes avec 25 bulletins excédants le nombre d’émargements, et celle d’une quarantaine de fausses procurations, ont incité les Sages à renvoyer les électeurs vers les isoloirs. S’ils n’ont pas accordé le bénéfice de l’élection à celui qui était arrivé en 2ème position, c’est en raison de « l’impossibilité de déterminer exactement le nombre des suffrages qui doivent être attribués à chacun des deux candidats présents au second tour », avaient-ils décrété. Trois mises en examen, dont celle de la candidate, s’en étaient suivies.
Ils étaient 15 candidats le 22 mai 2017, mais ne sont plus que 8 pour ce remake des législatives en 2018 :
– Abdullah Big Mikidadi, suppléante Christine Raharijaona – La France Insoumise
– Alexandre Alcuyet, suppléante Catherine Bihanic – UPR
– Ramlati Ali, suppléant Ibrahim Kaouidine – Sans Etiquette, proche LREM
– Boina Dinouraini, suppléante Nassuhati Haladi – DV
– Bacar Mouta, suppléante Sitti Farda Abdou Salam – Parti Social Mahorais
– Bacar Ali Boto, suppléant Abdou Ansali – DVG
– Daniel Zaïdani, suppléant Ankidine Bamcolo – MDM
– Elad Chakrina, suppléante Raïcha Houmadi – LR
Un scrutin qui se déroule sous grande tension. Les 38.540 électeurs (au 10 janvier 2018, chiffre préfecture de Mayotte) vont devoir négocier leurs déplacements sur les barrages, tenus par des manifestants qui s’opposent à la tenue de ces élections.
Le préfet Frédéric Veau, dans une allocutions sur Mayotte la 1ère radio, a expliqué son choix de maintenir l’élection : « Mayotte, c’est la République. La République, c’est la démocratie. La démocratie, ce sont les citoyens qui s’expriment dans les urnes. En votant. Le droit de vote est sacré. » Rajoutant que « l’État prendra toutes les dispositions pour assurer le bon déroulement du scrutin. Chacun doit être conscient de sa responsabilité pour qu’il ait lieu dans un climat serein. »
Sur la même radio, Salim Nahouda, un des leaders de la mobilisation appelait au boycott des élections, « il appartient à chaque électeur de prendre ses responsabilités. S’il n’y a pas de participation, c’est un signal fort envoyé au gouvernement. »
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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