Tout le monde est en ordre de bataille pour agir au coup de sifflet final. Final ? « Oui, car c’est à la fin de la mobilisation qu’il va falloir agir, quand le port de Longoni va rouvrir ses portes et que l’activité va redémarrer qu’il va falloir soutenir les entreprises, qui vont notamment devoir payer les premières échéances fiscales et sociales », nous déclare Pierre Papadopoulos, Secrétaire général aux Affaires régionales de la préfecture.
Cela fait 2 semaines, précise-t-il, que la Chambre de Commerce et d’Industrie a impulsé un travail avec l’Etat, le Conseil départemental, les autres chambres consulaires, notamment avec la Cellule urgence entreprise, « nous avons fait remonter à Paris pour obtenir des accompagnements ». Pas de réponse précise pour l’instant, mais des signes encourageants. Favorisés par l’état d’esprit qui règne à Mayotte, « je note une forte unité des acteurs économiques, qui ne se tirent pas dans les pattes », c’est assez rare à entendre pour ne pas s’en réjouir.
Tout le monde met la main à la poche
Les acteurs incontournables de ce genre de situation sont avant tout les banques, et leur frilosité n’est pas que légendaire, « c’est normal qu’elles veuillent des garanties », argumente Pierre Papadopoulos. Et justement, il va en falloir pas mal de garanties, notamment pour soulager les trésoreries des entreprises. Qui va s’y coller ? « Tout le monde, répond le SGAR, l’Etat, à travers la Banque Publique d’Investissement ou la Caisse des Dépôts, le conseil départemental qui joue le jeu, pour que nous mettions en place des fonds de garantie qui n’auront pas le même volume pour les très petites entreprises que pour les grosses. »
Des décisions importantes puisque Pierre Papadopoulos rappelle que les fonds de garanties, considérés comme des apports personnels, agissent comme des coefficients multiplicateurs des prêts accordés ensuite.
Deux réunions se tenaient ce jeudi avec l’ensemble des acteurs, services de l’Etat, banques, IEDOM, Chambres consulaires, en matinée, et avec le patronat en après-midi.
Comme nous l’avions expliqué, la CCI va jouer le rôle de guichet unique, ce qui va demander force de compétences et d’agents sur place… s’il ne veut pas jouer à guichet fermé : « Justement, la CCI a anticipé et le conseil départemental a annoncé des mises à disposition, tout comme l’Etat. La Direction des Finances publiques et les Douanes sont prêtes à accompagner. »
On ne parle que de prêts et pas encore d’accompagnements en espèces sonnantes et trébuchantes qui seraient déjà la première des bouées de secours pour les entreprises.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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