Carla Baltus envoyait ce mercredi une bouteille à la mer à destination des collectivités, aux Conseil départemental, 17 mairies, au SIEAM, au SIDEVAM et aux intercommunalités : « En procédant aux règlements immédiats des factures impayées, vous pouvez encore sauver des milliers d emplois », rappelant que « plus de 30.000 artisans et salariés du privé font vivre 200.000personnes à Mayotte », et qu’ils ont été pour une majorité privés de revenus en mars.
Un message qui a porté ses fruits : “Plusieurs d’entre elles se sont manifestées, mais il faut maintenant que le préfet saisisse la pairie municipale. Le Syndicat des Eaux a mandaté 5 millions d’euros, mais qui restent bloqués”, souligne Carla Baltus.
Elle a aussi appelé le conseil départemental en renfort, “en plus de l’aide qu’ils apportent, il faut accompagner les petits artisans, certains n’ont rien gagné et n’ont pu alimenter leurs enfants ce mois-ci”, défend Carla Baltus, prouvant que le Medef sert la cause de tous.
Selon la Direction du travail, 250 entreprises ont dû avoir recours à l’activité partielle (chômage technique), « et nous allons accompagner des sociétés en procédure de redressement judiciaire », nous informait la Dieccte, qui rappelait le site pour déclarer son activité partielle.
La présidente du Medef avait sollicité le cabinet Fidès qui continue à conseiller les entreprises touchées par la crise. « La perte de chiffre d’affaires est telle que beaucoup d’entre elles sont déjà en cessation des paiements ou pourraient l’être sous peu », confirme le cabinet. Est concernée l’entreprise qui n’est pas « en mesure de payer ce qu’elle doit payer en ce moment, à l’instant T ».
Trouver la procédure ad hoc
Elles sont appelées dans leur ensemble à « avoir recours dans les plus brefs délais aux mesures légales qui ont pour objectif de les aider à surmonter leurs difficultés ».
Si vous pensez que vous allez prochainement devoir faire face à des difficultés, deux procédures peuvent être adaptées à votre cas : le mandat ad hoc ou la conciliation. La première permet au mandataire de négocier des délais avec les créanciers, sa rémunération est à la charge de l’entreprise. La seconde est ouverte aux entreprises qui éprouvent une difficulté juridique, économique ou financière, et ne se trouvent pas en cessation des paiements depuis plus de quarante-cinq jours. Des échéanciers ou des remises de dettes peuvent être mis en place.
En revanche, si les difficultés sont telles que la négociation n’a plus sa place, il faudra vous tourner vers la sauvegarde (si vous n’êtes pas encore en cessation des paiements), ou vers le redressement (si la cessation des paiements est déjà constatée). Un gel temporaire des dettes peut être accordé.
« En conclusion, il convient de retenir que quelle que soit la mesure adoptée, du mandat ad hoc au redressement judiciaire, plus tôt la mesure est mise en œuvre, plus grandes sont les chances pour l’entreprise de surmonter ses difficultés avec succès », conclut Christina Nicolle, la représentante du cabinet Fidès. Et les barrages ne sont toujours pas levés…
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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