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vendredi 22 novembre 2024
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Trois blessés dans le week-end : des opérations de contrôle des armes blanches en préparation

Ce week-end deux altercations ont amené les victimes en direction de l’hôpital, il s’en est fallu de peu que ce ne soit vers le cimetière. Dans un contexte de priorité donnée par le mouvement social à la lutte contre la délinquance, précisons qu’il ne s’agit pas de crime crapuleux, ni de règlements de compte, mais que leur mode opératoire, dans un contexte fragile, appelle une réaction des autorités.

Ce samedi soir, vers 19h30, le ton monte entre deux jeunes, rue Saïd Kafé à Mtsapéré. Ils en viennent à peine aux mots, que l’un des deux sort un couteau, et le porte à son vis à vis au niveau du cœur, sous les aisselles. « La victime s’affaisse, mais a le temps de donner l’identité de son agresseur à son entourage, ce dernier est interpellé et placé en garde à vue », nous explique le commandant Stéphane Demeusy. Il s’agit d’un jeune né le 22 janvier 2002 à Anjouan, mineur donc, « il était sur le territoire depuis peu de temps, mais n’est pas en errance, puisque domicilié à Doujani 1 ». Les jours de la victime ne sont plus en danger, selon le policier.

Même soir, à quelques pas de là, à la sortie de la discothèque le Barfly, et même contexte avec un différent qui éclate entre deux jeunes à propos d’une fille. « Alcoolisés, ils se sont dirigés chacun vers leur voiture respective, en ont ressorti, l’un un couteau, l’autre une machette, et se sont portés des coups. L’un a un doigt sectionné, et l’autre le poumon perforé. » Malgré la gravité de la blessure, elle n’est pas mortelle.

Deux violences d’une gravité extrême, qui auraient pu mettre fin à leurs jours, pour des futilités. Et qui pose deux questions : celles de la détention d’armes blanches et de leur recours immédiat en cas de désaccord. « Un mineur de 16 ans n’a rien à faire avec un couteau dans la poche ! », s’agace de commandant Demeusy.

Réinstaurer la tranquillité

Il évoque des opérations en préparation : « Nous allons pratiquer des contrôles, sur réquisition du procureur, qui nous autorisera à fouiller coffres et voitures. » Le précédent procureur Joël Garrigues s’était interrogé sur la possibilité de sanctionner le port de chombo, cet outil à l’origine agricole, dans les zones urbaines. « Un agriculteur va porter son chombo de manière ostentatoire, nous ne pouvons pas confondre. Surtout que nous pratiquerons les contrôles en ville et de nuit. »

Des opérations qui devraient rassurer la population, alors que la réputation de Mayotte est à refaire en métropole. En témoigne un courrier qu’un lecteur originaire de l’île nous rapporte. Une de ses amies qu’il a connue au lycée, devait venir en juillet avec sa famille, mais elle s’excuse : « Coucou mon frère voilà ça fait déjà quelques jours que je voulais te dire mais je n’y arrive pas alors je me lance : nous ne pourrons pas venir à Mayotte cet été il y a trop d’insécurité là-bas, nous ne pouvons risquer quoi que ce soit pour nos enfants, il y a beaucoup de danger peut-être que vous ne  vous en rendez plus compte mais je me renseigne beaucoup et même parmi mes collègues mahoraises, il y en a une, sa mère lui a dit cet été de ne pas venir.

Une de nos amies que tu connais, qui est professeur dans un collège en Bretagne a deux élèves Maoré dans sa classe. Elle leur a dit que j’allais à Mayotte cet été ils ont tout de suite dit, ‘non mais madame, il ne faut pas qu’elle y aille, elle le regrettera moi ma mère est là-bas j’ai eu très peur, je n’y retournerai plus’. » Elle explique ensuite qu’elle craint pour ses deux jeunes enfants, « c’est trop loin trop cher pour qu’on ne puisse pas profiter à fond de nos vacances avec vous. C’est une belle île, on se rend compte qu’on ne pourra pas faire grand-chose. »

Au commissariat de police, on évoque des évolutions conséquentes dans la lutte contre la délinquance, « les chiffres sont bien meilleurs. Mais en refusant la transparence sur les actes pendant plusieurs années, on a créé de la méfiance et alimenté le sentiment d’insécurité, qui a pris le dessus », analysait le commissaire Jos. La transparence, c’est justement un des points de la Plateforme de la mobilisation sociale, « nous en avons pris note », indiquait Antoine Poussier, le « monsieur sécurité » de la Délégation interministérielle. Pour l’instant, aucune consigne particulière n’a été donnée à la police nationale. Attendons de connaître les remontées de la rencontre à Matignon le 19 avril.

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

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