L’Adie, association nationale habilitée à emprunter aux banques pour redistribuer des micro-crédits aux entrepreneurs, développe son activité à Mayotte.
Depuis l’année dernière, ses micro-crédits sont passés d’un plafond de 10 000€ à un plafond de 15 000€, à Mayotte uniquement. En outre, l’association peut mettre à disposition des entrepreneurs des prêts d’honneur (à taux zéro) de 3000€, un plafond appelé à monter à 5000€. “En 20 ans, l’Adie c’est 50 millions d’euros injectés dans l’économie locale et 10 000 emplois créés” à Mayotte, souligne le directeur Emmanuel Legras. Chaque année, plus de 1000 entrepreneurs sont soutenus par l’Adie à Mayotte.
Avec un taux de remboursement de 99,6%, l’Adie peut revendiquer une solidité et des résultats appréciables. 90% des entrepreneurs qui en bénéficient sont sous le seuil de pauvreté quand ils présentent leur projet, et ne sont plus que 40% après trois ans.
Le groupe Société générale, actionnaire de la BFC, est quant à lui partenaire de l’Adie depuis 2006, totalisant 4,2 millions d’euros de ligne de crédit en outre-mer.
C’est donc sur des solides bases de confiance que les deux structures ont signé pour la première fois un partenariat à Mayotte. La BFC s’engage à ce titre à mettre à disposition de l’ADIE un total de 2,5 millions d’euros en 2018 “à titre expérimental”.
Pour la BFC, “Mayotte ouvre une voie pour l’ensemble du territoire” avec l’évolution de ce dispositif d’aide aux entreprises renforcé dans le 101e département.
En effet, outre le microcrédit que la banque n’accorderait pas à tous les bénéficiaires de l’Adie, l’association propose aussi un accompagnement aux porteurs de projet, que ne font pas les banques. Un partenariat est aussi prochainement prévu avec le Vice-rectorat pour “former les entrepreneurs de demain”. L’idée part du constat que 40 000 nouveaux élèves arrivent à l’école chaque année, alors que l’activité économique ne crée que 1500 emplois par an. Il serait donc nécessaire de promouvoir la création d’entreprise.
Avec ce partenariat entre la banque et l’Adie, cette dernière bénéficiera donc d’un nouveau partenaire pour aider l’économie mahoraise. “Le hasard a voulu que cette signature tombe dans une période particulière” souligne le directeur de l’Adie, en référence à l’après-grève, synonyme de pente à remonter pour de nombreuses entreprises.
Un partenariat d’autant plus bienvenu donc, que l’Adie est partenaire aussi de la Maison des entreprises, initiatrice d’une plate-forme d’aide aux entreprises sinistrée par la grève. Ces nouveaux fonds disponibles peuvent donc “donner du souffle” à ces dernières.
Quant à la BFC, cette initiative lui offre un joli coup de projecteur, à bon compte… en banque.
Y.D.
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