L’école ouverte n’est pas un dispositif nouveau à Mayotte, mais cette fois, la situation est assez particulière. Après 7 semaines de grève quasiment sans cours pour les élèves de Grande Terre, l’heure est au rattrapage, et de nombreux élèves et enseignants ont fait le choix de mettre cette semaine de vacances à profit pour rattraper un peu le retard pris.
“Normalement, le dispositif école ouverte, ce n’est pas que la préparation aux examens, rappelle Didier Cauret, directeur de cabinet du vice-rectorat. Cela peut être des activités culturelles, sportives, on a même déjà fait passer des brevet de premiers secours. Mais cette fois au vu des événements, on est plus sur des modules de préparation aux examens.”
Selon le cadre, aucune directive précise n’a été donnée pour le contenu de ces séances mais “tous les enseignants savent où ils en sont dans les programmes, il s’agit de donner les éléments de programme indispensables et d’entraîner les élèves aux épreuves.”
Dans 15 établissements, ce sont en moyenne 20 profs et 150 élèves qui se sont engagés à venir pendant les vacances. Une participation en hausse par rapport aux vacances précédents, qui s’explique notamment par l’approche des examens. “Du fait de la proximité des examens et du mouvement social, on a une plus grande mobilisation qu’une année sans difficulté particulière” analyse Didier Cauret.
Le rattrapage aura lieu tous les jours, fériés y compris, au lycée de Kahani particulièrement impacté par le mouvement social, ou deux jours par semaine pour celui de Petite Terre. Les lycées de Mamoudzou-Nord, Tsararano et Younoussa Bamana font aussi partie du dispositif.
Au lycée Bamana d’ailleurs, les élèves étaient nombreux ce lundi à venir rattraper le retard lié aux grèves. “On a pris un retard sur le programme, on s’est inscrits pour rattraper les cours” indique Abdallah Koultoume, élève en terminale ES. Sa camarade Simba-Jolie Kinkalo trouve les trois jours d’ouverture du lycée insuffisants. “Les trois jours c’est pour mieux comprendre les cours sur des chapitres qu’on n’a pas bien compris. C’est pas suffisant mais c’est quand même quelque-chose, on a le temps de voir quatre chapitres.” A côté d’elle, Mansour Nawad trouve ce temps “nickel, il y avait des choses qu’on n’avait pas comprises, là on les revoit et on comprend bien.”
A les écouter, le temps à consacrer à l’école ouverte varie autant que d’un établissement à l’autre. Ce qui est sur c’est que ces élèves à quelques semaines du bac, n’auraient troqué cette journée de vacances au lycée contre rien au monde.
Y.D.
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