Le site américain USGS et le Bureau de Recherches géologiques et minières (BRGM) donnaient tous les deux d’un déplacement de l’épicentre vers le sud: “Une interprétation et traitement détaillés des données (et ce malgré des incertitudes) montrent une migration plutôt dans la partie Sud et Est de l’essaim. Le séisme de 20h17 reste dans la zone de l’essaim ou très proche de celle-ci”, indiquait le BRGM.
Suite à l’évènement d’hier soir 20h17 (heure Mayotte) magnitude 5.3, deux autres évènement de moindre importance ont été enregistrés, à 1h02, de M 4,0, et 3h33, de M 4,3.
Alors pourquoi cette sensation d’un séisme plus fort que la magnitude ne le laissait penser ce mardi soir ? Le BRGM donne ses explications via le site de la préfecture.
“Le ressenti dépend à la fois des caractéristiques du séisme, de ses effets à l’endroit où on se trouve et de facteurs personnels. Plus précisément les facteurs suivants interviennent :
– le mécanisme de rupture à la source : à magnitude égale, on peut avoir des amplitudes d’ondes plus fortes dans la direction de la rupture (comparable à l’effet Doppler). Dans l’essaim, il se pourrait que différents types de ruptures se soient produites. Cela pourra être étudié ultérieurement
– l’effet de la propagation des ondes, qui peut avoir des hétérogénéités spatiales (différence de perception Nord-Sud connue aux Antilles) : cet effet n’est pas documenté à Mayotte
– les effets de site locaux qui amplifient les mouvements du sol : en fonction de la topographie ou de la nature des sols. Ces effets sont connus et documentés à Mayotte
– les effets liés au bâtiment dans lequel la personne se trouve : amplification en fonction des étages, réponse du bâtiment et du mobilier
– les facteurs personnels : il est reconnu que la perception est différente d’une personne à l’autre ou pour une même personne en fonction des conditions : jour/nuit, état émotionnel, activité, etc.”
Beaucoup d’interrogations non encore renseignées donc, notamment d’éventuelles multiples ruptures qui rejoignent une hypothèse émise par l’ingénieur du BRGM Didier Bertil lors de son interview par le journal La Croix, qui expliquait qu’à l’est de l’Afrique, et au sud de l’équateur, “il existe plusieurs fractures, notamment entre la côte du Mozambique et Madagascar. Hypothèse qui reste à vérifier : cette fracture provoquerait un début de cassure au niveau de l’archipel des Comores et donc de Mayotte, située entre le continent et Madagascar”.
Le BRGM rappelle que “l’activité sismique reste toujours anormale et perdure, y compris dans la plage de magnitude des séismes pouvant être ressentis à Mayotte. L’essaim est donc toujours en cours.”
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