Pour avoir pu en arriver à faire déplacer la troupe du Théâtre du Soleil, il a fallu tout d’abord se déplacer. C’est dans le cadre des séjours culturels à Paris réalisés chaque année depuis maintenant trois ans que les étudiants du CUFR ainsi qu’Ariane Mnouchkine se sont rencontrés et ont toute suite créé des liens. Partagés d’ailleurs par les différents partenaires du CUFR, ils sont à la source du projet de la mise en place d’une école nomade qui accueillera au mois juillet près de 80 personnes pour une formation à l’art dramatique.
Pour préparer ce stage, Maurice Durozier, compagnon de route d’Arianne Mnouchkine depuis des années, est venu en visite à Mayotte entre le 18 et le 23 juin pour rencontrer quelques acteurs du théâtre mais aussi les différents partenaires afin de garantir la réussite du projet. A travers ce projet dit-il, « l’objectif est de fédérer la population dans un travail collectif pour tisser des liens ». En ce sens, il est allé à la rencontre de ceux qui créent le spectacle dans l’île : les comédiens amateurs, les femmes qui font du débaa, les breakers…
Envoyé en avant-garde pour apporter des réponses, il risque de surprendre ces partenaires quand t-il explique au JDM que : « Mayotte est une île unique, difficile à analyser. Ça me questionne beaucoup de savoir qu’il y’a un bout de France avec cette culture. On dit que c’est africain mais je ressens aussi d’autre influence ». Mais après tout le comédien comme le définit assez bien Ariane Mnouchkine, est celui qui cherche l’aventure. L’aventure explique-t-elle, c’est le fait de « descendre dans l’âme des êtres, d’une société et en revenir, c’est la première partie de l’aventure ».
La deuxième partie de l’aventure aura lieu du 5 au 29 juillet 2019. La troupe du théâtre du soleil qui comptera 10 comédiens, 1 costumier et Ariane Mnouchkine elle-même, sélectionnera 80 personnes repérées comme assidues, ponctuelles et désireuses de faire du théâtre, pour suivre un stage intense de trois semaines. La sélection ne demande aucune préparation particulière, les candidats devront faire des exercices devant deux comédiens suivis d’un entretien. Tout individu ayant la capacité de jouer du théâtre, maîtrisant le français ou pas est tout fait admissible à ce stage. Car le but souligne Maurice du Rozier est de faire en sorte que « les gens qui participent puissent se raconter ». Il ajoute aussi une autre de ses attentes durant le projet : « J’espère que la culture mahoraise va ressortir dans ce stage ».
Pour plus d’informations contacter M. Jean-Louis Rose, responsable du pôle culture au CUFR à l’adresse : jeanlouis.rose@univ-mayotte.fr
Moussa Attoumani
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