La première étape s’est déroulée ce vendredi matin. Anly Abdallah Djaha et Aina Kamardine sont les nouveaux talents de la création d’entreprises à Mayotte. Dans les catégories, Commerce d’un côté et Dynamique rurale de l’autre, ils iront concourir le 29 octobre 2018 au Ministère de l’Économie et des Finances. Et peut-être s’offrir un nouveau tremplin à leur activité au niveau national.
En attendant, c’est la réussite de l’audace qui a été récompensée dans les locaux de la Boutique de gestion (BGE) de Mayotte à Kawéni. « Malgré les grèves, les tremblements de terre, vous avez gardez la foi en votre projet et vous êtes restés à Mayotte pour mener à bien votre activité », félicite les entrepreneurs présents Maymounati Ahamadi, directrice de la BGE.
Tombé du ciel
Le lauréat de la catégorie « commerce » Anli Abdallah Djaha et son entreprise Vehuwa (« s’envoler ») ne sont pas des inconnus. Le JDM vous a déjà parlé de son projet à la fin de l’année dernière : sauter en parachute à Mayotte après avoir décollé de l’aéroport de Pamandzi. S’il était absent ce vendredi matin, ce n’était pas par pudeur. Entre La Réunion et Mayotte, l’enfant de Passamainty s’organise pour proposer une chute libre de 45 secondes à 200 km/h au-dessus des nuances bleutées du lagon.
L’ancien para de l’armée prévoit de commencer les sauts en tandem en octobre prochain, le temps d’organiser le transport de son avion entre la métropole et Mayotte. Ravi de ce prix du Concours talents, il y voit « l’opportunité de faire connaître [son] activité et de préparer son lancement dans les meilleures conditions », confie-t-il par téléphone.
D’une boutique en ligne au salon de thé
Plus terre à terre, Aina Kamardine a fait décoller son entreprise culinaire à Sada. Lauréate de la catégorie Dynamique rurale, elle propose avec sa sœur de faire découvrir aux papilles mahoraises, les délices (si, si) de la gastronomie sucrée anglo-saxonne. Le nom de l’entreprise « John and Okama’s » reflète les goûts des deux sœurs pour les cultures nippone, britannique et américaine. Au menu, Aina vous propose des desserts faits maison (cookies, pies, layer cakes, etc.) et des thés bio et équitables obtenus directement auprès des producteurs, notamment japonnais. « Pour l’instant, nous sommes une boutique en ligne, mais nous avons pour projet d’ouvrir un salon de thé à Mangajou », le village où sont élaborées les pâtisseries, explique l’entrepreneuse. Pour réaliser, ce projet elle peut compter sur le coup de pouce offert par les partenaires du concours talent, avec un chèque de 1 000 €.
La parité est parfaitement respectée pour les deux lauréats régionaux. À l’image de Sitina Houmadi Souf, et son entreprise Marachka Couture lauréate du prix du jury, elle est même largement dépassée pour les entrepreuneur.e.s récompensé.e.s cette année.
La parité et au-delà
« Mayotte est très en avance sur l’entrepreneuriat féminin, les femmes représentent 56 % des créations de nouvelles entreprises dans le département contre seulement 40 % en métropole», note Sandra Demestre la représentante de la Caisse des Dépôts et consignation et de la Délégation aux droits des femmes, partenaires et accompagnateurs des entrepreneurs. « Mais il faut encore que les femmes aillent dans des domaines traditionnellement masculins », encourage Sandra Demestre, pour la conquête des entreprises du bâtiment !
AL
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