Cinq heures de réunion. Il n’en fallait pas moins aux bénévoles du réseau RESF, réseau éducation sans frontière, pour dresser leurs nouveaux statuts et préciser leurs actions à venir.
Premier changement, ces militants ne veulent plus s’occuper exclusivement des enfants étrangers, mais de tous les enfants de l’île, les difficultés dépassant la seule question de la nationalité. “Avec la crise sociale du début d’année, on s’est rendu compte qu’il manquait à Mayotte d’instances représentatives des droits de l’enfant, notamment sur le plan de la santé et de l’éducation” explique Lydia Barneoud, professeur d’anglais et vice-présidente de l’association RESF Île de Mayotte (RESFIM). Une association qui a l’issue des dernières assemblées générales devrait changer de nom pour gagner en cohésion et en visibilité. “On est majoritairement favorables à un changement de nom. Le principe est d’aider et de ne pas cristalliser les ressentiments, tout en disant qu’un enfant est un enfant. On est persuadés que rien ne se fera sans la population. Si on peut recentrer sur l’individu et la valeur enfant qui est l’avenir, on a bon espoir que ça puisse créer de la cohésion.” A l’issue des premières réunions, 67 adhérents ont confirmé leur volonté de s’impliquer.
Si le label RESF est connu et reconnu, la notion de “sans frontière” donne à Mayotte l’impression d’une action politisée. Tout ce que souhaite éviter l’association. “On ne peut pas accuser quelqu’un de faire de la politique quand il s’agit d’enfants” poursuit la responsable. Si le nouveau nom n’est pas encore arrêté, le futur-es RESFIM restera “à part entière dans le réseau. Mais notre association visera à aider tous les enfants” répète-t-elle.
Une figure mahoraise à la tête de l’asso
Autre image dont l’asso tient à se défaire, celle d’un regroupement de M’Zungus qui viennent et s’en vont sans s’impliquer sur le territoire. Un argumentaire qui ne tient plus depuis que l’enseignant et chanteur mahorais Mikidache a pris la présidence de l’association locale. “C’est notre atout” sourit l’enseignante.
Une figure publique et appréciée notamment chez les jeunes qui sera le fer de lance des actions à venir.
“Là on va travailler auprès des étudiants, car Parcoursup est une catastrophe. On a aussi des préoccupations comme l’absence de médecin scolaire, alors qu’il en faudrait quatre, ou la carte de bus qui passe de 10 à 55€. A la rentrée, on a prévu de profiter d’un concert le premier septembre avec Youssou N’Dour et Mikidache entre autres, pour lancer la campagne des droits de l’enfant qui sera clôturée dans la semaine du 20 novembre. L’idée c’est de ne pas faire juste deux actions au début et à la fin, mais d’occuper l’espace médiatique et marquer cette campagne par des avancées réelles. On fera notamment des interventions dans les classes pour informer les jeunes sur les questions de santé.”
D’une manière générale, les actions de l’association seront “cadrées par la convention des droits de l’enfant, avec tout ce que ça implique. Les droits sont listés et bien répertoriés” conclut la vice-présidente.
Y.D.
Avec Mikidache, 67 bénévoles relancent RESF Mayotte
Relancée en mai, l'association locale du Réseau Education Sans Frontière fait peau neuve. Nouveau nom, nouveaux statuts, ses membres veulent fédérer autour de "la valeur enfant" loin des clivages communautaires
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