Le jeudi c’est la distribution alimentaire à la Croix-Rouge Passamainty, un des 8 centres de la Croix-Rouge à Mayotte, il abrite la direction territoriale de l’association. De nombreux personnels sont à l’extérieur du bâtiment, T-shirt Croix-Rouge / Croissant-Rouge sur les épaules. « On est en grève mais on ne bloque pas. On ne veut pas pénaliser les bénéficiaires », explique Mariama Abdou Houmadi, médiatrice sociale, une des « anciennes » de la Croix-Rouge Mayotte, salarié depuis 6 ans.
De meilleures conditions de travail
En attendant, les grévistes font le sit-in devant l’entrée des locaux laissant le passage libre à la direction, aux non-grévistes et bénévoles. Le bâtiment que les grévistes estiment inadapté aux actions de la Croix-Rouge illustre bien les revendications des salariés. « On veut de meilleures conditions de travail, de pouvoir recevoir le public dans de bonnes conditions », déclare Anlaouya Soilihi, assistante sociale et déléguée du personnel, en poste depuis 2014. Les grévistes demandent des zones de confidentialité pour pouvoir recevoir les paroles des personnes précaires qu’elles reçoivent. « On voudrait qu’il y ait un espace, un bureau où les personnes qui le souhaitent puissent être reçues lors des distributions alimentaires », revendique la déléguée du personnel.
La Croix-Rouge Mayotte a embauché son premier salarié en 2009. Entre 2012 et aujourd’hui, les effectifs sont passés de 10 à 40. Un projet de construction de nouveaux locaux est en cours depuis des années mais un problème foncier a remis en cause sa sortie de terre à Majikavo Lamir, emplacement initialement prévu. Un nouveau terrain devrait prochainement faire l’objet d’une convention avec la préfecture selon nos informations. L’association agit sur 8 domaines touchant à l’aide sociale, l’accès aux droits, au logement, à la santé. Les activités d’urgence et de secourisme ne sont pas concernées par cette grève.
Une prise en compte de l’ancienneté
L’autre pierre d’achoppement est le niveau de rémunération. « Nous ne sommes pas valorisés dans notre travail. On reste au même salaire malgré notre ancienneté », déplore Mariama Abdou Houmadi. Selon les grévistes et malgré leurs demandes, il n’aurait pas obtenu auprès de leur direction la grille des salaires en cours à la Croix-Rouge Des primes sont également demandés pour contrer la vie chère et compenser les problèmes d’insécurité, particulièrement prégnant pour les salariés de l’association lors du dernier mouvement social.
Malgré des réunions mensuelles entre direction et délégué du personnel, ces revendications n’ont jamais était pris en considération toujours selon les grévistes.
Sur les 40 salariés de l’association, 24 sont grévistes, selon la déléguée du personnel. Interrogée sur cette grève par le JDM, la direction a refusé de s’exprimer avant de rencontrer les salariés. Une réunion de concertation est prévue vendredi matin à neuf heures dans les locaux de la Croix-Rouge à Passamainty.
Axel Lebruman
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