« Et le ticket j’en fais quoi ? » Les habitudes ne sont pas encore prises. Les 11 agents de surveillance de la voie publique (ASVP), employés de la mairie, sont là pour orienter et guider les automobilistes sur l’utilisation des horodateurs. « Vous le mettez derrière le pare-brise pour qu’il soit bien visible », répond l’agent Ahmed Naïly à un automobiliste un peu décontenancé par les débuts du stationnement payant à Mamoudzou. Depuis lundi 16 juillet, 8h les horodateurs ont été mis en service dans plusieurs rues de la ville, parmi les plus encombrées.
La place du marché et le boulevard Halidi Selemani (ancienne rue du commerce, de Ballou au rond-point Passot) sont des zones de stationnement de courte durée. Un véhicule peut y être garé un maximum de 4h30. L’extérieur de l’ancienne place du marché et le parking du front de mer ( entre les deux camions-bars) sont des zones de stationnement de longue durée, pour un maximum de 8 h30 payant.
Dans ces deux zones, le stationnement est payant de 8h à 18h du lundi au vendredi et le samedi de 8h à 12h. Mais il sera inutile de prendre un ticket le samedi après-midi et le dimanche, les emplacements seront gratuits.
Ces premières heures n’ont pas provoqué l’ire des automobilistes, plutôt prompts à encourager la mesure, avec quelques nuances.
“Une façon de limiter l’affluence”
« C’est bien pour se garer plus facilement, par contre je ne suis pas d’accord de payer entre 12h et et 14h », nuance Mohamed après avoir réglé son parking place Mariage. Il voudrait pouvoir prendre le temps de déjeuner sans s’acquitter des 4 euros pour deux heures de stationnement. Pour l’aiguiller les ASVP, font le pied de grue devant un des deux horodateurs de la place. Devant l’affluence, une dizaine de personnes en l’espace de 10 minutes souhaitaient régler leur parking, les agents ont mis en service la deuxième machine de la zone, alors encore couverte de sa bâche.
Ophélie voit dans cette mesure « une façon de limiter l’affluence ». C’est d’ailleurs le but affiché par la mairie. « Nous voulons lutter contre les voitures « ventouses » . L’idée est de faciliter la circulation et le stationnement à Mamoudzou en encourageant les rotations », expliquait Mohamed Moindjie, 2e adjoint au maire de Mamoudzou, chargé de l’aménagement et de la circulation, lors de la présentation de la mesure le 4 juillet dernier.
Qui dit stationnement payant, dit contraventions, ou plus exactement forfait post-stationnement. Il en coutera le tarif maximal prévu par jour à celui qui n’aura pas payé et le tarif maximal moins la somme déjà réglée, pour celui qui aura dépassé le temps autorisé.
Pour l’instant, la contredanse n’est pas dégainée. « On fait de la prévention avant tout. On est dans une phase d’explication », nous explique Ahmed Naïly.
Et le message semble bien passer pour les automobilistes. « Je trouve que c’est une bonne chose, Mayotte évolue. Ça va permettre que les gens ne laissent pas leurs véhicules au même endroit. Ça devrait aider à la mise en place des réseaux de transport », analyse Colo Attoumani, il vient d’opter pour un ticket à centimes qui lui octroie 30 minutes de stationnement sur la place mariage.
Les résidents et les commerçants de ces zones bénéficient d’un tarif spécial, respectivement à 70 et 180 euros par an. Un abonnement mensuel existe également à 12 et 30 euros.
Axel Lebruman
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