Le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd. Un incendie s’est déclaré ce mardi matin dans le quartier Mahabourini. « Des travaux mécaniques dans un banga au niveau bas de l’incendie seraient à l’origine du sinistre », explique « avec une grande réserve », le lieutenant-colonel Frédéric Robert du SDIS de Mayotte. Seuls deux blessés légers sont à déplorer. Une jeune fille incommodée par les fumées a été évacuée au CHM. Un second blessé, légèrement égratigné, a été soigné sur place.
Le pire a été évité grâce à une forte mobilisation des habitants, puis des pompiers. L’étroitesse de ce quartier haut de Kawéni a rendu particulièrement difficile l’intervention des véhicules de secours. « On a eu de gros problèmes d’accès, en particulier pour amener l’eau » témoigne un pompier en intervention. La lance à incendie a dû se frayer un passage entre petits interstices, ruelles larges de 50 centimètre et maison en construction.
Tôles enchevêtrées
« Tout le monde dans le quartier est très vite intervenu et tous les habitants ont pu sortir à temps » rapporte Farida Salim-Youssouf, membre de l’association de quartier SOT pour « solidarité obéissance et protection » et gilet jaune sur les épaules. Pour parer à l’urgence, les habitants ont ouvert des tuyaux de conduite d’eau pour arroser, à la chaîne, le cœur de l’incendie. Les habitants ont eu le bon réflexe de détruire des bangas de tôle encore indemnes pour circonscrire l’incendie et éviter sa propagation dans tout le quartier.
Les éléments n’ont pourtant pas joué en la faveur des secours. L’embrasement a été total à cause des fortes alizés. A la fin de l’intervention des pompiers vers 13h il ne restait plus qu’un amas de tôles calciné. Ça et là des documents détrempés, d’autres en partis brûlés jonchent le sol. « Rien n’a pu être récupéré », déplore Farida.
La densité des habitations est un réel problème pour l’accès des secours et la vitesse de propagation des flammes en cas d’incendie. « Si les maisons étaient séparées, il n’y aurait pas eu ces dégâts », témoigne Mouzouna Omar et Fakihaou Hamidou, également bénévoles du collectif SOT. En effet s’il y avait une vingtaine de bangas en tôle dans cet espace tous étaient joints par un toit continu. En trois ans, c’est le troisième incendie qui ravage ce même espace. En 2015, les cases en contrebas avaient été détruites, à quelques mètres de l’incendie du jour, en 2016 les habitations du haut avaient été ravagées. Les trois amies l’affirment, « pour ceux qui ont un peu les moyens, il faut 3 à 4 jours pour reconstruire.»
Axel Lebruman
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