Le JDM : On vous voit de plus en plus sur des salons comme celui de l’énergie, ou en train d’expérimenter de nouvelles machines, d’où vient cette passion ?
-C’est une passion héritée de mon père qui est technicien. Dès 2007-2008 j’ai commencé à fabriquer des avions en bois. En 2008 j’en ai fait un en carton puis en 2012 j’ai créé une structure d’avion en aluminium. Depuis je ne travaille qu’avec cette matière. Mon père m’aide beaucoup pour le matériel. Je reçois aussi pas mal de dons.
D’abord les avions, maintenant, les bateaux ?
-Les bateaux j’ai commencé à en faire en 2012. Je voulais un appareil qui soit plus rapide que mon avion. Une nuit j’ai eu une idée de plan en dormant, je me suis levé et j’ai réalisé la structure. Maintenant je fais pas mal de choses, bateaux, hélicos, avions. Des fois il m’arrive de fabriquer 3 ou 4 machines en même temps. Puis j’en fais des vidéos afin d’étudier leur comportement afin de les améliorer et voir si l’engin peut avoir une application personnelle ou professionnelle.
Quelles sont les applications possibles de vos projets ?
-Par exemple, le drone X17 va permettre de naviguer dans des zones reculées, comme à Saziley où c’est compliqué d’acheminer un bateau avec du personnel à bord. Un drone peut faire des approches simples, plus discrètes, sans déranger les tortues. En plus un bateau on le voit arriver de loin. Avec la vision nocturne, le X17 peut balayer une large zone. Sa vocation est de surveiller les plages contre les braconniers.
J’ai aussi deux autres machines encore expérimentales : le X18 et le Raptor, qui sont en cours de construction. Le Raptor aura un système de communication direct et pourra acheminer du petit matériel de secours, il fera près de 2 mètres. Il sera aussi équipé de canons assourdissants, créant de fortes détonations pour dissuader. Car les braconniers, avec leurs machettes, se sentent souvent invincibles.
D’une manière générale, il s’agit toujours de protéger l’environnement. Je n’utilise pas de moteur thermique. Ainsi le X17 est équipé de panneaux solaires. Il est sous tension et autonome depuis janvier, ça marche super bien.
Quels sont vos projets pour les prochains mois ?
-Je pars pour des études techniques et électroniques à Vannes. Un drone restera à Mayotte et d’autres sont déjà en métropole pour me permettre de continuer les essais. Je travaille aussi sur un système antidrone qui brouille le signal radio qui commande les drones. Ce que je veux c’est un système basique qu’on peut diriger, une sorte de fusil à micro-ondes, qui pourrait servir pour protéger un site comme l’aéroport. A terme, je me vois plutôt ingénieur, avec une société dans le renouvelable à Mayotte. Dans le solaire il y a beaucoup à faire. Je voudrais poser des panneaux solaires qui fassent aussi isolants, pour améliorer le confort dans les maisons. Je voudrais aussi commercialiser le drone de surveillance. J’ai été approché par les Naturalistes, mais aussi la police, le parc marin… Enfin ce week-end, je vais expérimenter un lancement de fusée depuis une plage.
Vos expériences dépendent de dons, que recherchez-vous ?
-J’ai besoin surtout de matériaux électriques. Par exemple avec un drone cassé bon pour la poubelle, je peux faire d’autres machines. Avec une batterie d’ordinateur HS, j’ai fait un compresseur pour vélo.
Les essais peuvent être suivis sur la page Facebook Volta 100% expérience.
Propos recueillis par Y.D.
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