Après Dzoumogné et Chirongui, Pamandzi se dotera à son tour en avril 2019 d’une station service moderne, dotée d’installations économes en énergie et une architecture intégrée dans son environnement, « avec un des plus beaux emplacements de station Total au monde, au bord du lagon ! », s’exclamait Anne Sophie Miel, la nouvelle présidente de Total Mayotte.
Une nouvelle piste d’accès pour les automobiliste, une capacité de stockage accrue, « nous la doublons », précise Vincent Benard, Responsable de travaux chez Total Mayotte, une identité conforme aux nouvelles couleurs, une boutique, « et une aire de lavage Total Wash ».
Sur une Petite Terre en foncier contraint, l’extension est possible grâce à une Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT) dont bénéficie la société pétrolière, « mais j’avais demandé à l’Etat de vous céder le terrain, ce qui vous permettrait du coup de raser la fameuse colline qui perturbe l’atterrissage des avions ! », glissait goguenard, Saïd Omar Oili, président de l’intercommunalité de Petite Terre. Il se réjouissait de cette extension, « qui va engendrer des taxes supplémentaires pour la collectivité ! »
Une distribution à flux tendus
Une rénovation qui se pose aussi comme une prouesse, comme le soulignait Anne-Sophie Miel : « Nous poussons notre excellence opérationnelle jusqu’à mener les travaux avec une station qui reste ouverte, puisque c’est l’unique distributeur de Petite Terre. » Une situation également compliquée pour les pêcheurs, rajoutait-elle, puisqu’il n’y aura plus de vente de mélange 2 temps sur la période de travaux.
Si la capacité de stockage de la station est doublée, c’est aussi que l’approvisionnement peut s’avérer critique en Petite Terre, au regard de la logistique à mettre en œuvre pour la traversée, « ce matin, notre barge était en panne », expliquait la présidente.
Avec l’accroissement de la population et de ses besoins, ainsi que ceux de la centrale électrique de Longoni, la distribution de carburant se fait parfois à flux tendus sur l’ensemble de l’île. Chaque année, 11 pétroliers approvisionnent l’île, avec un stockage actuellement insuffisant au dépôt pétrolier de la Société Mahoraise de Stockage de Produits Pétroliers (SMSPP, filiale de Total). Bien que le sous-préfet, secrétaire général aux Affaires Régionales, Pierre Papadopoulos, ait expliqué qu’ « il n’y a jamais eu de rupture d’essence dans les stations », il faut souligner que les automobilistes ne peuvent parfois pas faire le plein, en raison d’un quota-plafond à la pompe. « Nous allons accroitre la capacité de stockage de 5.000 m3, avec une fin des travaux estimé au premier trimestre 2019, s’il n’y a pas de conflits sociaux », nous informait Vincent Benard.
Une 8ème station à Combani
Pierre Papadopoulos volait au secours de la multinationale : « Total Mayotte est souvent critiquée pour sa situation de monopole, mais tout le monde peut ouvrir une station, bonne chance d’ailleurs ! », lançait-il. Mais « tout le monde » n’a pas les capacités de stockage derrière. Il précisait également qu’il n’y avait jamais abus sur les prix, puisqu’on sait que, comme dans les autres DOM, c’est le préfet qui fixe les prix des hydrocarbures chaque mois, « et je peux vous dire que Total Mayotte travaille sur sa maîtrise des coûts pour satisfaire les 7.500 Mahorais qui se rendent dans ses stations chaque jour ».
L’investissement aura coûté 1,9 million d’euros à Total, qui réfléchit à d’autres réhabilitations, mais surtout à l’implantation de sa 8ème station pour améliorer la couverture du territoire, « elle sera ouverte à Combani, les travaux devraient commencer fin 2018 ».
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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