Pour l’occasion, une petite délégation mahoraise avait fait le déplacement, menée par Ahmed Attoumani Douchina, et composée de Bacar Ali Boto, représentant la CADEMA et d’un représentant du SIDEVAM. Cette manifestation avait pour objectif affiché de constituer une première mobilisation autour de la question du développement durable, en abordant le sujet sous l’angle régional. Madagascar, Maurice, Seychelles, Comores et France – représentée par les deux départements de l’océan Indien – ont ainsi échangé et partagé leurs expériences autour de tables rondes et conférences.
« Mayotte a tout intérêt à participer à cette dynamique. La problématique des déchets impacte le développement de nombreux secteurs, notamment le tourisme » souligne Ahmed Attoumani Douchina, rencontré quelques jours après les Assises, dans les locaux de la Délégation de Mayotte à La Réunion. C’est avec sa casquette de chargé de mission coopération régionale et relations internationales que le conseiller départemental de Bouéni a rencontré les représentants des nations de la région. « Il est intéressant d’avoir une vision et une démarche régionale de la gestion des déchets. Bien que cette compétence incombe chez nous aux intercommunalités, il y a une carte à jouer en matière d’emplois dans le retraitement et le recyclage » évoque le représentant du CD. Plus précisément, le maire de la ville de Saint-Pierre, Michel Fontaine, a développé une ambition intéressante : « nous pourrions mettre en commun les volumes de gisement pour atteindre une taille critique permettant de rentabiliser des équipements de transformation ».
À l’heure où l’on parle de plus en plus d’économie circulaire, notamment dans un département insulaire comme Mayotte, le traitement et la valorisation des déchets peut s’avérer être un vrai vecteur, à condition que les politiques s’en emparent. Le Sidevam a été invité pour présenter son centre de traitement des déchets de Dzoumogné.
Le président de l’AVCOI, le Lord Mayor de Port Louis a indiqué dans son allocution que la démarche entamée par ces Assises était de se rapprocher « de partenaires qui peuvent nous aider à élaborer une feuille de route ». Cependant les disparités entre les pays de la zone sont importantes : les décharges à ciel ouvert persistent à Madagascar, les Comores ne possèdent pas de camions de ramassage des ordures, a contrario La Réunion peut se targuer de faire figure d’exemple dans la région grâce à des intercommunalités dynamiques en la matière.
À l’issue des deux journées d’échanges, les représentants de la région ont signé une charte dans laquelle ils s’engagent à unir leurs efforts en faveur d’une meilleure gestion des déchets dans la zone. Les élus locaux affirment leur volonté de réduire le gaspillage d’énergie, de limiter la consommation de matière première et de restreindre la production de déchets. Avec l’appui de l’AVCOI, les élus locaux s’engagent également à favoriser la création d’une économie circulaire régionale. L’association sollicitera prochainement les institutions et organisations intergouvernementales, dont la COI, pour imposer politiquement ce concept à l’échelle l’océan Indien.
M.C.
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