Benoise Ben Athman, présidente de l’association étudiante AECUM a signé ce vendredi avec la mairie de Dembéni un partenariat inédit. Il s’agit d’offrir aux jeunes de la commune un espace de parole “non moralisateur”, dans un “langage commun, entre jeunes” moins gênant qu’avec “des professionnels ou des adultes”. Et surtout, anonyme.
La jeune présidente d’association salue ainsi “des actions mises en place par et pour les jeunes”.
Concrètement, deux après-midi par mois, des jeunes formés aux problématiques des conduites à risque, qu’elles soient de nature sexuelle ou qu’il s’agisse de conduites addictives, recevront les jeunes qui le souhaitent dans une petite salle intimiste et discrète du CCAS. Là ils pourront aborder tous les sujets “un peu tabous”. Pour la présidente d’AECUM, il s’agit là d’un “service innovant à une jeunesse qui demande à être entendue et écoutée”.
Le service s’adresse aux “jeunes de 15 à 25 ans” note la maire de Dembéni. “Les jeunes sont reçus par d’autres jeunes, de fait, les barrières tombent. Pour autant, le secret professionnel et médical aura toute sa place en ce lieu” rassure-t-elle.
Dans un territoire où “67% de la population a moins de 20 ans, chaque action vers les jeunes est importante” appuie Issa Issa Abdou, vice-président du Conseil Départemental en charge des affaires sociales.
L’initiative est venue de “plusieurs constats” relate Saïd Mouhamadi, responsable du dispositif étudiant relais santé et salarié d’AECUM. “On est partis du constat simple qu’il n’y avait à Dembéni ni infirmière, ni médecin de prévention santé. Le dispositif relais santé devait pallier ce manque. Le besoin s’est manifesté de lui-même en discutant avec les jeunes qui se disent plus en confiance s’il discutent avec d’autres jeunes. Les interlocuteurs sont des étudiants du CUFR qui ont été spécialement formés aux questions d’addiction et de conduites à risque.”
Pour autant, cet accueil n’a pas vocation à se substituer à l’intervention parfois nécessaire d’un professionnel médico-social. Les jeunes qui accueilleront leurs homologues pourront orienter leurs interlocuteurs vers l’assistante sociale du CCAS ou tout professionnel approprié. Quand leur seule écoute ne suffira pas, ils serviront de premier contact.
Y.D.
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