10 ans, c’est à la fois beaucoup pour qui n’a rien, mais c’est un « parcours du combattant qu’il a fallu mener, et pour lequel l’Etat nous a considérablement aidé ». Car le bâtiment avait été construit dans le cadre d’un chantier d’insertion avec l’OIDF, mais de nombreuses malfaçons avaient impliqué de recommencer à zéro.
S’étaient déplacés dans cette commune du sud, le préfet Dominique Sorain, « qui a pourtant autre chose à penser avec son statut du Délégué du gouvernement », glissait la maire, le sous-préfet à la Cohésion sociale, Dominique Fossat « qui en est à son deuxième séjour et qui a abattu un travail incroyable », et Florence Gendrier, Directrice des Affaires Culturelles, « qui nous a apporté soutien et ingénierie de montage des dossiers ».
Grâce au Schéma de la lecture et du livre issu d’un constat d’un manque d’équipement culturel il y a 10 ans, l’énergie de la mairie aura permis de se doter de ces 5 structures : la médiathèque, la ludothèque, le gros pôle culturel qui abritera le cinéma en cours d’achèvement, le centre culturel de Poroani polarisé sur la culture locale, dont un gros inventaire des contes et légendes, et le Centre social de Miréréni. « Un investissement total de 8 à 10 millions d’euros », nous précise la maire, dont une grande partie financée sur des fonds propres de la commune, et le reste de l’Etat et du conseil départemental.
Rouiller n’est pas éduquer
Et la médiathèque n’a pas volé son appellation, avec ses 3.650 ouvrages : une vraie section multimédia, un espace informatique, des coins lectures pour tous âges, grands et petits, « et tout-petits qui va nous permettre d’être efficaces dans la lutte contre l’illettrisme ».
Et parce que Mayotte est « couverte de bibliothèques », mais qui rouillent, avec des agents qui rouillent », Hanima Ibrahima refusait que « les araignées et la poussière prennent la place des enfants », et compte impulser du dynamisme « avec une politique culturelle à la hauteur ».
Lors de sa prise de parole, le préfet Dominique Sorain résumait la situation : « A Mayotte, tout est prioritaire, la sécurité, l’assainissement, l’eau, la pollution, mais la politique culturelle aussi. L’important, c’est qu’à Chirongui plus qu’ailleurs, la culture est un des piliers de vos actions, notamment pour y investir une partie de vos fonds propres, c’est rare ! » Il dévoilait un des objectifs « ambitieux »de la Chirongui, « obtenir le label ‘Ville et Pays d’art et d’histoire’.
Un tissu de partenaires fort
Le représentant de l’Etat remettait symboliquement 200 ouvrages à l’association Tsimkoura Malezi, qui propose des activités loisirs aux enfants, et qui défend leurs intérêts en matière de scolarité.
Ce fut l’occasion pour la commune de signer le premier Contrat Territoire Lecture de Mayotte, qui servira de feuille de route à « une réelle dynamique partenariale locale en faveur notamment des ‘publics empêchés’ mais également qui constituera un support de conventionnement avec les principaux financeurs du Livre et de la Lecture sur Mayotte.
Car les partenaires sont nombreux, comme l’Agence régionale pour le livre et la lecture (ARLL), la Direction du livre et de la lecture (DLLP) et la Direction des Affaires Culturelles (DAC). Ils participeront à offrir tout au long de l’année de nombreuses activités culturelles : séances de contes, expositions, rencontres d’auteurs, intervention des anciens des villages, conférences… La médiathèque qui jouxte la mairie, sera ouverte du lundi au vendredi de 7h à 17h, et le samedi de 7h à midi.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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