Le Boulevard Salvator qui englobe le service des étrangers, continue à être tron(çon)né. Car ceux qui y habitent ou y travaillent doivent passer matin et soir le mur du « çon », qu’un Canard du mercredi ne désavouerait pas. Nous avons interpellé Dominique Sorain sur la pérennité des deux édifices en Plexiglas, et s’il reste placide, le préfet a du mal à cacher son impatience : « Nous monopolisons en permanence plusieurs policiers et gendarmes qui seraient plus utiles sur les interventions de sécurité publique ».
Et les policiers qui sont chargés de protéger l’accès à la rue de la préfecture, ne cachent pas leur désappointement, « nous sommes démotivés quand nous entendons qu’une intervention est en cours sur un cambriolage et que nous sommes coincés ici ».
Les femmes sont parvenues à bloquer les portes du conseil départemental un court instant ce mercredi, en demandant à rencontrer le président du conseil départemental, qui était absent. Les policiers ont du intervenir pour rouvrir l’accès. Une formation au nouveau logiciel pour les agents de la DPSU a ainsi été retardée.
Fermeture du port d’Anjouan
Le préfet rappelle que les étrangers sous récépissé n’ont pas pour vocation à rester indéfiniment sur le territoire, et tout blocage empêcherait de traiter leur cas. Les femmes continuent à camper en haut de la place Mariage. « J’espère que les esprits vont s’apaiser, mais tant que ce n’est pas le cas, les murs en plexi restent. Je suis toujours ouvert au dialogue. »
Le service fonctionne désormais sur rendez-vous, « et le restera. On ne peut tolérer cette foule présente en permanence dans la rue, ça ne rime à rien. » Pour rattraper le retard pris, l’effectif sera renforcé, et les premières demandes sont toujours à déposer dans la boite à lettre dédiée.
Du côté des reconduites à la frontière, elles ont été de nouveau suspendues « en raison de la fermeture du port d’Anjouan en lien avec l’insurrection de la semaine dernière, mais elles vont reprendre de manière non officielle mais efficace ». Il n’y a officiellement pas d’afflux de demandes d’asile comoriennes provoquées par le climat de répression post insurrection, « nous en avons habituellement environ 200 par an, dont 98% sont rejetées. »
Mais par contre, des insurgés de la Médina de Mutsamudu auraient posé le pied sur l’île ce mardi, et auraient trouvé refuge à la brigade de gendarmerie. Nous attendons davantage d’informations sur ce sujet.
A.P-L.
Lejournaldemayotte.com
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