Lors des questions d’actualité au gouvernement, le député mahorais Mansour Kamardine demandait au ministre des Affaires étrangères une « action diplomatique résolue » face à la constante remise en cause de la souveraineté française sur Mayotte. C’est le tout nouveau ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, qui lui répondait.
En bottant en touche d’ailleurs, sur la demande du député de mise en place d’une feuille de route franco-française pour une « véritable action au long cours vers la reconnaissance internationale de la souveraineté française sur Mayotte », une terre « française depuis prés de 200 ans », revendiquée « depuis 43 ans (par) un pays étranger ».
Le député déplore que « les promesses du Quai d’Orsay de fermeté vis-à-vis des autorités de Moroni et de mise en place d’un dispositif de défense à l’international de la francité de Mayotte soient retombées, tel un soufflé, dès l’assemblée générale des Nations-Unies de septembre passée ». La question de Mayotte revenant régulièrement au menu de l’assemblée générale de l’ONU.
Une voix de la France « imperceptible », face au « tripatouillage institutionnel des autorités comoriennes », les « emprisonnement de journalistes, d’élus d’opposition » et « aux 20.000 clandestins arrivés en 6 mois à Mayotte ». « Depuis 43 ans, notre diplomatie s’est inscrite dans une stratégie d’évitement », critique-t-il, « se laissant mener en « kwassa-kwassa », par les autorités comoriennes ». (Lire Interpellation de Mansour Kamardine lors des questions d’actualité au gouvernement)
Quelques insurgés au CRA
En réponse, « au nom de Jean-Yves le Drian », le ministre Castaner balayait la question géopolitique, pour évoquer la situation de fin d’insurrection aux Comores, et des insurgés armés, dont “certains se sont échappés et sont arrivés à Mayotte. Il s’agit d’ “évaluer la capacité à accueillir ces personnes et voir leur responsabilité dans les actes commis à Anjouan ». En effet, nous avons eu la confirmation par la préfecture de Mayotte qu’une petite dizaine de personnes se sont présentées aux brigades de gendarmerie de Mamoudzou et de Petite Terre, pour demander l’asile politique à la France. “Mais ils n’étaient pas armés”, nous assure-t-on à la préfecture.
Se revendiquant comme insurgés, ils ont été entendus par les gendarmes qui les ont placé au Centre de Rétention Administrative (CRA). Comme l’expliquait le ministre, leur degré de responsabilité dans les actes de rébellions devra être évaluée, ainsi que la menace de représailles qui pèse sur eux. C’est le travail de l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA), dont une mission foraine est actuellement sur le territoire, indiquait encore Christophe Castaner.
S’ils obtiennent, le statut de réfugié politique, ils pourront rester en France, sinon ils seront renvoyés vers leur pays d’origine. Certains ont pu quitter le CRA pendant l’instruction de leur dossier, d’autres non, en raison de précédentes procédures d’éloignement dont ils ont pu faire l’objet.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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