« Je suis très heureux que Mayotte soit représentée aujourd’hui car en tant que départements français de l’océan Indien, nos destins sont liés et nous ne pouvons pas travailler chacun de notre côté » c’est en ces termes que le représentant de la mairie de Saint-Denis saluait la présence de Moundir-Had Foundi, qui avait fait le déplacement.
Encore mal connue des demandeurs d’emploi, mais aussi des instances décisionnelles, l’IAE est balbutiante à Mayotte où les besoins sont pourtant importants. « Nous regroupons pour l’instant 16 structures accompagnées par la DIECCTE, le Conseil départemental, le Pôle emploi et la CRESS » explique le représentant de l’URSIAE à Mayotte, Moundir-Had Foundi.
A l’occasion de cette journée régionale de l’Insertion par l’activité économique à Saint-Denis de La Réunion, ce dernier a pu constater la présence des élus locaux, départementaux et régionaux, de même que les représentants de l’Etat comme preuve de l’engouement autour de ce dispositif, « dont le rôle est central dans la lutte contre le chômage » a souligné Loïc Armand, SGAR de la Préfecture de La Réunion, qui s’élève à près de 29% dans le département voisin.
« Le système est encore méconnu et nous travaillons à la définition du modèle que nous voulons pour Mayotte. Le cadre restera le même puisque les textes de loi sont les mêmes pour tous mais le contexte mahorais est particulier et les besoins sont importants. Nous savons tous que le chômage des jeunes est très élevé et il existe un grand les besoins en terme d’accompagnement. »
Très investi, le dirigeant de l’entreprise de l’entreprise Hidma, installée à Mtsamboro, voit son implication auprès des demandeurs d’emploi comme une mission : « c’est un domaine convivial et humain. Le public auquel on s’adresse a été marginalisé : on redonne confiance, on met le pied à l’étrier et on transmet un métier. A Mayotte, on a l’économie sociale et solidaire en nous ! »
Gros investissements de La Réunion sur le dispositif
Créée en 2015, Hidma œuvre dans la production de volailles, la transformation et la commercialisation de produits. « Je me suis formé en métropole, ça n’a pas été facile car il n’y avait aucun accompagnement. Jusqu’à aujourd’hui nous avons accueilli sept jeunes dont trois sont déjà insérés dans le monde du travail » se félicite-t-il.
« Les résultats sont probants et les crédits ont été augmentés à hauteur de 450 millions d’euros au niveau national. A la Réunion, nous avons un taux de sortie dynamique de plus de 70%. » La Réunion fait figure de meilleure élève au niveau national en matière d’insertion par l’activité économique. Pour Franck Grondin, président de l’Union régionale des structures de l’insertion par l’activité économique, l’IAE est bien plus qu’un simple dispositif de retour à l’emploi : « La personne est accompagnée par un conseiller en insertion professionnelle et un encadrant technique, pour apprendre le métier. En parallèle, on aide aussi à trouver des solutions qui sortent du cadre du travail, on dispense une formation professionnelle en lien avec le métier qu’elle exerce. Quand la personne sort du dispositif son profil est très intéressant pour les employeurs. »
Les chiffres réunionnais impressionnent, mais pour Moundir-Had Foundi, tout est question de cohésion avec l’ensemble des partenaires de la filière : « La demande est là, nous avons un paquet de dossiers en attente. Il faut désormais que l’on se réunisse comme ici et que l’on se dise les choses. Il y a des lacunes de notre côté mais aussi du côté des instances et des politiques qui doivent accompagner le dispositif. »
MC
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