28.9 C
Dzaoudzi
lundi 25 novembre 2024
AccueilEconomieAutorité de la concurrence : retour à Mayotte 10 ans après un...

Autorité de la concurrence : retour à Mayotte 10 ans après un 1er avis

En 2009, des marges « conséquentes » allant jusqu’à 100% avaient été constatées dans les circuits d’importations et de distribution. L’Autorité de la concurrence était de nouveau à Mayotte pour rendre un avis sur les freins.

Les manifestations contre la vie chère remplissent régulièrement les rues des territoires ultramarins. Le manque de concurrence sur des territoires parfois exigus et éloignés d’une métropole dont ils ont les standards, les privant d’importer des territoires de leurs zones, sont les caractéristiques de ce contexte.

Pour aggraver le tout, des abus font grimper les prix au delà du raisonnable dans certains secteurs. Dans son rapport de 2009, il y a donc 10 ans, mené dans l’ensemble des outre-mer à la suite des émeutes en Guadeloupe, l’Autorité de la concurrence constatait que « sur un échantillon d’environ 75 produits importés de métropole dans les quatre DOM, les écarts de prix en magasin avec la métropole dépassent 55 % pour plus de 50 % des produits échantillonnés, un pourcentage trop élevé pour trouver exclusivement sa source dans les frais de transport et l’octroi de mer ».

Surtout, l’Autorité identifiait plusieurs particularités des circuits d’approvisionnement des marchés domiens « permettant aux opérateurs de s’abstraire partiellement du jeu concurrentiel, seul capable de faire baisser les prix en faveur du consommateur domien ».

Les tarifs portuaires à la loupe

L’importation des produits et les services maritimes sont visés

En juin 2018, elle a de nouveau été saisie par le gouvernement d’une demande d’avis concernant les importations et la distribution des produits de grande consommation dans les départements d’outre-mer. Des missions de rapporteurs se rendent donc dans l’ensemble des outre-mer, ils étaient à Mayotte la semaine dernière. « Cela permettra d’avoir un comparatif d’évolution des prix par rapport au précédent avis donné en 2009, à la suite des manifestations de 2008 aux Antilles », nous explique Yannick Le Dorze, Chargé de la communication à l’Autorité de la Concurrence.

Pas seulement un comparatif, puisque l’Autorité devra analyser « les causes susceptibles d’expliquer le maintien d’un différentiel de prix par rapport aux marchés métropolitains », surtout avec un différentiel aussi important. Et que ce ne soit pas une seule constatation, mais que des enquêtes, qui avaient été annoncées en 2009, soient menées.

Le fonctionnement des marchés de détail est examiné, ainsi que le transport maritime et les services portuaires, « dont le coût a un impact non négligeable sur les prix de revente des marchés de détail ». Ce qui explique leur passage au port de Longoni.

« Des marges qui dépassent 100% »

En 2016, l’INSEE avait révélé des marges élévés dans certains secteurs

Pour mémoire, en 2009, un constat sévère avait été dressé : une concurrence insuffisante dans les marchés de détail et de gros à dominante alimentaire, avec « un niveau de concentration élevé », « les pratiques d’exclusivités territoriales liant fréquemment fabricants et importateurs », aboutissant à des marges commerciales « conséquentes », « qui oscillent entre 20 et 60 % pour un nombre élevé de références, voire approchent ou dépassent 100 % ».

Avec des préconisations à l’époque : Réprimer d’éventuelles pratiques anticoncurrentielles, notamment à l’issue d’enquêtes, Fluidifier le jeu concurrentiel en supprimant les barrières réglementaires à l’entrée et en améliorant l’information du consommateur, Mutualiser les circuits logistiques (notamment sur la segmentation de l’approvisionnement qui permet de cumuler les marges), Revoir les dispositifs d’aides aux entreprises locales.

Mais aucun bilan n’a été dressé de leur mise en œuvre. Des corrections avaient été apportées, « Nous allons évaluer les effets de la lois Lurel sur l’interdiction des importations exclusives et de la loi égalité outre-mer », complète Yannick Le Dorze, qui nous indique que les rapporteurs de l’Autorité de la Concurrence a effectué « 8 auditions à Mayotte des acteurs économiques et de la société civile ».

Espérons que tous les éclairages seront mis à disposition des consommateurs.

Anne Perzo-Lafond

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

1 COMMENTAIRE

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139511
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139511
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139511
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139511
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139511
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139511
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...