Il s’agissait ce vendredi matin de détruire une dizaine de bangas, érigés depuis 48h sur les hauteurs de Majicavo Dubaï, non encore habités. Ils n’avaient pour la plupart, d’apparent que les piquets. “Nous agissons dans le délai dit ‘de flagrance'”, indique David Le Claire, Responsable du NPRU de la commune de Koungou.
Car l’initiative de la mairie prend place dans la logique de sa rénovation urbaine. « Nous nous rendons sur une zone récemment défrichée, nommée Hamarachi, dont l’habitat illégal progresse rapidement. Or, nous devons mener à bien le projet de rénovation du quartier de Majicavo Dubaï, qui comprend la construction de logements sociaux et d’infrastructures. Nous sommes obligés d’en figer le périmètre, qui évolue en permanence avec l’habitat illégal », nous explique David Le Claire.
Les « réfugiés de Batrolo »
Comme toujours dans ce genre d’opération, il faut grimper et grimper encore, d’abord en voiture, puis à pied, pour atterrir sur un plateau avec vue époustouflante et imprenable sur le lagon, à quelques pas de la ligne haute tension de EDM. Les représentants de la mairie découvraient des évolutions conséquentes depuis leur dernier passage de la veille, « de la terre a été retirée, un banga va être implanté ici ».
A chaque fois que l’on pénètre dans ces nouveaux quartiers de cases, chaque intersection révèle une extension supplémentaire, on n’en voit pas la fin. Il y a prés de trois ans, en 2016, des « décasés » du sud sont arrivés à Majicavo Dubaï, s’implantant dans les hauteurs, « et après la démolition des habitats illégaux sur le terrain Batrolo à Kawéni, ceux qui y logeaient sont venus se réfugier ici. » Un panorama rageant s’offre à nous, avec des pans entiers cultivés de maniocs ou de maïs qui ont peu à peu grignoté la forêt. « Plus rien ne fixe les eaux pluviales », constate un agent de la mairie.
Les tronçonneuses entrent en action rapidement pour s’attaquer aux piquet de soutènement de la charpente, tandis que d’autres jouent du marteau pour faire tomber les tôles encore fraîches, avec une variante bleu azur à cet endroit, des cases qui ne sont pas encore habitées.
Pour éviter qu’elles soient de nouveau érigées dans la nuit, particulièrement le week-end quand il n’y a pas de surveillance, la mairie s’organise, « nous mettons sur place une ronde de surveillance permanente. »
Anne Perzo-Lafond
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