8000 personnes se sont déplacées en 2018 pour assister à la finale de la Course de pneus à Mamoudzou. Ce seul chiffre confirme le succès inébranlable de cette manifestation née en 1984 dans le chef-lieu, et qui a depuis 35 ans gagné tous les villages de Mayotte.
“La course de pneus c’est tout une histoire” explique Laurent Mounier, directeur de l’agence Angalia, qui organise le championnat de la course de pneus, avec l’Ufolep et les collectivités locales. “En 1984, Jack Pass a créé la course et l’a voulue populaire, gratuite et ouverte à tous”. Depuis, l’événement est devenu “un moment fort de l’identité mahoraise”.
Créée à Mamoudzou, elle s’est depuis quelques années étendue à tout le territoire. En 2014 a eu lieu la première course en dehors de Mamoudzou. L’année suivante, 9 courses étaient organisées dans tout le département. En 2016, les organisateurs se sont adaptés à la réforme des collectivités territoriales qui a vu la naissance des 5 communautés de commune. La course de pneus s’est calée sur ce changement administratif et le championnat a vu le jour tel qu’on le connaît aujourd’hui.
Dans la forme, cinq courses de présélection, une par intercommunalité, réunissant quelque 300 enfants chacune. Soit 1500 enfants en tout. Les 20 premières filles et les 20 premiers garçons de chaque course sont sélectionnés pour la finale à Mamoudzou, soit 100 filles et 100 garçons.
Auxquels il faut ajouter les enfants de Mamoudzou et ses villages, qui en raison de la population, ont une organisation à part. Là, il y a une sélection par village, et un total de 400 enfants participe à la finale, laquelle réunit au total, 600 participants, âgés de 10 à 12 ans. Là encore, c’est un changement récent. “Pendant 30 ans on a utilisé une toise d’1m45” se souvient le responsable. Un dispositif simple mais jugé inégalitaire en raison des différences de taille entre enfants du même âge.
Mais c’est peut-être cette capacité d’adaptation qui assure à la course de pneus son succès annuel. Ainsi, l’événement est devenu pour les intercommunalités une occasion rêvée de travailler ensemble pour mutualiser moyens humains et techniques. Revers de la médaille, il est aussi devenu la face visible de tensions entre communes ou intercommunalités. Ainsi trois communes ne participent pas à la course cette année, Koungou, Tsingoni et Kani-Keli. Toutefois si la municipalité n’est pas participante, cela n’empêche pas les enfants de s’inscrire dans la commune voisine. “On ne leur demande pas de justificatif de domicile” sourit Laurent Mounier.
Toutefois les règles se sont quelque peu durcies au fil du temps, et il n’est plus question en 2019 d’une organisation artisanale. Chaque inscrit doit passer par sa mairie (l’inscription sur place n’est plus permis) et fournir au moins un carnet de santé ou une fiche sanitaire ainsi qu’une autorisation parentale et un justificatif de naissance pour l’âge. Les organisateurs se chargent de l’assurance de chaque participant.
La première étape de présélection aura lieu à Pamandzi ce samedi après-midi, à 15h.
Les suivantes auront toutes lieu à 10h du matin, le 30 mars à M’Tsamboro, le 2 mai à Bandrélé, le 8 juin à Sada et le 10 juin à Dembéni.
Roulez jeunesse !
Y.D.