Il fallait s’y attendre : en provoquant des élections anticipées afin de tenter un 2ème mandat, le président Azali Assoumani pouvait être suspecté de vouloir mettre toutes les chances de son côté par tous les moyens.
Le président en exercice a cassé la tournante qui avait ramené la paix dans l’archipel, en permettant depuis 2001 aux trois îles de l’Union des Comores d’être représentées par un élu de leur cru. Mohéli ayant cédé la place à Grande Comore, après Azali Assoumani, c’est à Anjouan qu’aurait du revenir le prochain leadership. Pour arriver à ses fins, l’actuel président avait modifié la Constitution, ce qui avait provoqué des émeutes à Anjouan, notamment dans la médina de la capitale Mutsamudu, en octobre dernier.
Avant le premier tour de la présidentielle ce 24 mars, les deux principaux opposants de l’actuel président avaient été écartés par la Cour suprême comorienne, Mohamed Ali Soilihi, dit « Mamadou », et Ibrahim Mohamed Soulé, candidat du parti Juwa. Deux journalistes de Facebook FM, avaient été arrêtés.
Et depuis ce dimanche matin, les votes ne se déroulent pas sans heurts, avec des accusations de bourrages d’urnes à Anjouan, dénoncées par l’avocat Saïd Larifou, rapporte rfi-afrique, qui indique que dans la région du Nioumakélé, des électeurs ont saccagé des bureaux, après avoir constaté que les urnes étaient remplies dès 4h du matin. D’autres bureaux de vote pourraient avoir subi le même sort, selon nos informations. Les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser la foule. Il y aurait au moins deux blessés.
On apprend que les douze candidats d’opposition viennent de se rassembler pour appeler au boycott de l’élection en évoquant une « mascarade ». Un de nos confrères à Moroni vient en effet de nous informer que ces candidats viennent d’appeler à « un soulèvement populaire ».
A.P-L.
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