Les locaux de la CFDT à Mamoudzou accueillaient vendredi dernier quelques représentants de personnel pour parler des droits des travailleurs handicapés. “L’objectif est de regrouper des représentants de la CFDT, voire d’autres formations, en partenariat avec l’AGEFIPH, explique Sarah Chamassi, chargée de mission au sein du syndicat. Tout au long de 2018, on a mené des formations des représentants de l’IUCFDT pour voir comment aider les personnes en situation de handicap et les informer sur leurs droits”.
En effet explique la salariée, “à Mayotte on n’entend pas beaucoup les personnes en situation de handicap dans le monde du travail, c’est comme une sorte de tabou. Certaines craignent d’être mises au placard. Or, au contraire, la médecine du travail notamment peut aider à les maintenir à leur poste.”
Le but de la rencontre était donc de faire le point avec des syndicalistes sur la situation dans leur entreprise, à l’instar de ce représentant du personnel d’une société de sécurité. Selon lui, il est difficile de parler de handicap dans sa boîte. “Dans la sécurité, on a besoin de personnes qui ne soient pas handicapées, car c’est un travail physique” estime-t-il de prime abord. “Il n’y a pas que les agents de sécurité, il y a d’autres postes qui peuvent accueillir des personnes en situation de handicap” lui répond Ousseni Balahachi, responsable de la CFDT Mayotte. “C’est même une chance pour l’entreprise” poursuit-il.
“En effet, rebondit l’agent de sécurité, on avait bien une secrétaire en situation de handicap, mais elle a démissionné pour partir en métropole”.
Si la discussion a ainsi pu faire tomber des idées reçues sur le handicap en entreprise, elle a aussi permis d’aborder des points de droit.
“C’est important de discuter de ce que nous, salariés, pouvons apporter à tous ceux qui sont touchés par le handicap” reprend Ousseni Balahachi. “Il s’agit d’impulser une solidarité et une reconnaissance dans l’entreprise”.
Il était pour cela appuyé par William Adousso, coordinateur local du Prith, le plan régional d’insertion des travailleurs handicapés. “Parmi les missions du Prith, il faut travailler avec les partenaires sociaux. Ce sont eux qui sont garants par leur fonction de représentants du personnel du respect du droit du travail, dont la non-discrimination dans l’entreprise, explique-t-il. Le but est aussi d’apporter des informations sur l’actualité juridique (notamment l’obligation d’emploi de personnels en situation de handicap pour les entreprises de plus de 20 salariés, NDLR). Si tout le monde est bien informé, ce sera plus simple de faire appliquer les règles.”
Raison pour laquelle, face au faible nombre de personnes ayant pu faire le déplacement en cette journée d’actualité chargée, le patron de la CFDT souhaite réitérer ce type de rencontres. Vraisemblablement dans une paire de semaines.
Y.D.
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