Il y a un an, les cloches n’avaient pas trouvé les œufs en chocolat, coincés qu’ils étaient au port de Longoni, et les fidèles catholiques et protestants qui voulaient se rendre à la veillée pascale ou à la messe de Pâques, avaient du passer des barrages. Rien de tel cette année.
Les chrétiens du monde entier célèbrent ce dimanche la résurrection du Christ, après sa condamnation à mort par les grands-prêtres et sa crucifixion. Et cela, trois jours après que son corps fut « roulé dans un linceul et mis dans une tombe taillée dans le roc » (Evangile selon Saint Luc), « une victoire sur la mort ». C’est pourquoi, dans la nuit, le feu et le cierge de Pâques sont allumés, puis la flamme est transmise aux fidèles.
Étymologiquement, Pâques signifie « passage ». La fête chrétienne de Pâques trouve ses racines dans la fête juive de la Pâque, qui célèbre le passage de la mer Rouge par les Hébreux lors de la libération d’Égypte.
« Cette fête est l’élément fondateur de notre foi chrétienne, explique le père Bienvenu Kasongo, Jésus est mort pour que nous soyons tous des frères, nous sommes les membres de son corps. C’est une nouvelle humanité qui commence aujourd’hui, on enterre nos péchés. Pâques, c’est l’Espérance, et nous en avons besoin à Mayotte, comme dans le monde entier. C’est la culture de la vie, et non de la mort comme l’actualité mondiale peut parfois nous le laisser penser. C’est la joie, la libération, Jésus en se sacrifiant nous sauve de nos péchés, il faut retenir la valeur de ce sacrifice. »
« La terre, notre maison commune »
Mais quelques jours après l’incendie dévastateur qui a eu raison de la charpente et de la flèche de Notre-Dame de Paris en plein semaine Sainte, et alors qu’il a fait sonner les cloches ce mercredi à l’unisson de toutes les cathédrales de France, le prêtre incite à en tirer des enseignements spirituels : « Tout a pris feu mais la croix a résisté, symbole de la victoire du Ressuscité, synonyme de foi et d’Espérance. »
Et notamment, à travers le fort élan de générosité qui s’en est suivi, qui transcende au-delà de toutes les religions : « La charité se traduit par la solidarité, les différents dons en vue de la reconstruction de la cathédrale. Nous sommes tous enfants de la cathédrale, c’est-à-dire nous sommes enfants d’un même Dieu malgré nos convictions et croyances religieuses. Nous appartenons à la même terre qui est notre maison commune comme le souligne l’encyclique du Pape François laudato si’. Gandhi va aussi dans le même sens à travers son livre « Tous les hommes sont frères ». Nous sommes une diversité réconcilié, dira le pape François ».
Le père Bienvenu conclut avec saint Paul, « qui nous exhorte à la charité, ‘Maintenant donc ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour, mais l’amour est le plus grand’ » (Première épître aux Corinthiens 13,13).
Anne Perzo-Lafond
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