Comme beaucoup d’autres communes, Koungou a décliné son Plan communal de Sauvegarde dès ce mardi soir, nous explique Mounirou Ahmed Boinahery, Directeur des Affaires générales à la mairie : « Nous avons mis en place des services dédiés à l’accueil des populations. Nous avons commencé par prendre un arrêté d’évacuation d’une habitation qui menaçait de tomber, à l’endroit même du drame de l’éboulement en 2018, dans le quartier de Caro Bouana. Il s’agit de personnes en situation irrégulière, qui seront pris en charge pendant 3 jours par la Croix rouge, et qui devront ensuite trouver une solution. »
Pour héberger les habitants en situation précaire, les établissements scolaires sont réquisitionnés, tel que le prévoit le Plan communal de sauvegarde. Mais les services de la mairie ont eu une désagréable surprise ce mardi, « les serrures avaient été bouchées avec de la glue. Nous espérons que ce ne sont pas les grévistes du 1er degré, mais toutes les écoles de la commune sont touchées. » Il annonce qu’une plainte va être déposée.
260 personnes hébergées jusqu’à la fin du phénomène
Les collèges de Majicavo et de Koungou étaient ouverts, et la population est venue en masse se réfugier dans le second, comme nous l’explique Sophie Bourdin, sa principale : « A 19h30, deux familles dont la maison était au bord de l’eau, et les pieds dans l’eau à la marée haute, sont arrivés, et dans la nuit, nous avons accueilli 259 personnes, tous effrayés par les coups de tonnerre. » Les hommes étaient logés dans la salle vidéo, et les femmes et enfants dans une autre pièce. Ils ont tous pu dormir sur les tatamis de sport.
Des victuailles ont été acheminées cahin-caha, « la société MAP (les camions roses, ndlr) a livré de quoi préparer une collation, et nous avons acheté du lait pour les nourrissons. » Les sanitaires ont été ouverts, et de l’eau a été distribuée pendant toute la nuit, « j’avais apporté une palette d’eau », complète la prévoyante principale.
Alors que le vent souffle toujours en rafale ce mercredi à 15h30, les habitants restent terrés au sein du collège. « Vers 16h, le directeur de cabinet nous a indiqué que cela doit se calmer, ils pourront rentrer chez eux. Si ce n’est pas le cas, nous les accueilleront s’il faut, pour une nuit supplémentaire ».
Le centre d’hébergement qu’est devenu le collège était à deux doigts de se transformer en maternité, « une femme a failli accoucher, mais les pompiers sont intervenus à temps », glisse Sophie Bourdin. L’histoire ne dit pas s’il a été baptisé Kenneth…
Anne Perzo-Lafond