La distribution du courrier n’est pas touchée par ce mouvement de grève. Les revendications du syndicat FO Com de la Poste concernent les chargés de clientèle et les gestionnaires de clientèles bancaires. Sur les 14 agents que comptent ces services dans le secteur de Chirongui de La Poste, réunissant les communes de Sada, Coconi et Dembéni, 13 sont en grève. L’unique non-gréviste a assuré ce lundi l’ouverture du bureau de Chirongui.
Les revendications portent notamment sur les conditions de travail dégradées dans les locaux des agences. « On n’a pas de salle de repos, les locaux sont minuscules pour accueillir les clients et nous subissons des intimidations des managers car ils ne maitrisent pas leur sujet », expose Abdoul Karim Kamardine, secrétaire départemental du syndicat Force ouvrière de la communication Poste Mayotte. De plus, le représentant des grévistes déplore que les agents soient « toujours entre le marteau et l’enclume, entre la direction et les clients », conduisant à es intimidations et des menaces quotidiennes de ces derniers envers les salariés de La Poste.
La délocalisation comme seule solution
Le constat de vétusté et d’exiguïté des locaux est partagé par la direction. « On met en place des démarches pour améliorer la situation depuis plusieurs années», explique Gaëtan Longeau, le directeur régional de La Poste de Mayotte. Mais la Poste Mayotte est contrainte sur ce point par les directives nationales du groupe. La direction locale n’est pas autorisée par le siège national de construire de nouveaux bureaux ou des extensions des bureaux existants. Il faut donc s’orienter vers un aménagement des locaux actuels, souvent impossibles ou de la location. « Nous avons entrepris des démarches avec les communes et les propriétaires privés pour trouver des terrains et des locaux mais les démarches sont longues », explique le directeur régional.
Pour l’instant la seule solution de court terme est la délocalisation de certaines activités dans des agences où la place est suffisante.
Concernant l’organisation du travail, M. Longeau indique, qu’en effet qu’une nouvelle organisation a été mise en place, avec notamment l’arrivée de nouvelles équipes encadrantes. « La réorganisation a été actée par les agents au 1er janvier 2019, les délais légaux nous obligent d’attendre 6 mois avant de faire un nouveau point. »
Le directeur met en avant les nouvelles règles sur le blanchiment et le financement du terrorisme pour expliquer les contraintes qui pèsent sur les agents, contraignant les salariés à des démarches de vérifications plus lourdes auprès de leurs clients.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, le mouvement est reconduit pour un 2e jour de grève. Une rencontre est prévue entre les grévistes et la direction de La Poste ce mardi à 9h30 à Kawéni.
Axel Lebruman
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