Alors que le chef d’Etat ukrainien était en visite à Paris ce 17 juin, la diplomatie française se risquait à un message en anglais sur Twitter : «L’annexion de la Crimée par la Russie est illégale. La France le répète à l’occasion de la visite officielle du président Zelensky».
Elle fait écho à la petite phrase du président François Hollande en 2014, qui s’offusquait en prétendant qu’il ne peut y avoir de référendum sur l’avenir de la Crimée “sans que l’Ukraine elle-même n’ait décidé de l’organiser”.
La Crimée, un des pays membres de l’URSS, avait été rattachée à l’Ukraine soviétique en 1954 par Nikita Khrouchtchev, lui même originaire d’Ukraine. Lors de la dislocation de l’URSS, l’Ukraine devenue indépendante avait accordé à la Crimée le statut de République autonome.
Mais en 2014, le Parlement local de Crimée avait demandé au président russe Vladimir Poutine leur rattachement à la Russie, validé par un référendum le 16 mars.
«La France ne reconnaîtra pas l’annexion de la Crimée», déclarait encore en juin 2018 le président français Emmanuel Macron.
Comme nous l’avions titré alors, “Mayotte sert de jurisprudence à la Crimée”, puisque dans le cadre de la décolonisation des Comores, un référendum avait été organisé par la France le 22 décembre 1974. Il en ressortait une forte majorité pour l’indépendance sur l’ensemble des 4 îles, sauf si l’on isole les votes de l’île de Mayotte. C’est ce qui fut fait au nom des peuples à disposer d’eux-mêmes, sans tenir compte de l’intangibilité des frontières issues de la décolonisation, ce que critique encore l’ONU.
Ce que n’a pas manqué de rappeler Moscou il y a quelques jours, profitant de l’occasion pour rappeler à la France le cas de Mayotte. «Le président français Macron aurait dû discuter à son homologue ukrainien Zelensky de Mayotte, qui est devenu le 101e département français après un référendum en 2009 au lieu de mentionner la supposée ‘annexion illégale de la Crimée par la Russie'”, a tweeté le 18 juin le ministère russe des Affaires étrangères.
A.P-L.
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