“Le préfet a fait un pas en avant, alors on a levé les barrages” salue un gréviste. L’heure était au soulagement ce mardi matin, après près de 4 heures de blocage des principaux axes menant à Mamoudzou.
Depuis 7 heures du matin, quelque 300 salariés de la société IBS ont utilisé une quinzaine d’engins de chantier pour bloquer les routes menant à Mamoudzou. Au total, 7 points de barrage ont été relevés. A midi, l’hélicoptère de la gendarmerie confirmait la reprise de la circulation sur tous les points de blocage.
A l’origine de ce mouvement inattendu mais bien préparé, l’inquiétude des salariés de la carrière. La compagnie Vinci, qui a racheté le site, pourrait obtenir l’expulsion de l’entreprise de Théophane Narayanin, dit Guito. Le calendrier de ce mouvement de barrage n’a rien d’un hasard puisqu’une audience au tribunal administratif doit ce mercredi se pencher sur ce vieux contentieux.
Un contentieux que le préfet qualifie de “privé”. “C’est un contentieux entre IBS et Vinci qui ne concerne pas l’Etat, mais auquel l’Etat est attentif. La France est un état de droit et le droit doit l’emporter commente le délégué du gouvernement. Une affaire privée donc, mais “si les parties prenantes veulent que je joue un rôle, ma porte est ouverte” assure-t-il.
Une rencontre prévue jeudi
Néanmoins il n’était “pas question” pour lui de recevoir qui que ce soit dans son bureau tant que les barrages étaient en place. “La méthode n’est pas acceptable, ces actions jouent contre Mayotte, on doit trouver d’autres modes pour se parler et trouver des solutions aux problèmes. J’ai demandé aux forces de police et de gendarmerie de monter des opérations pour lever ces barrages. Dans le même temps j’ai ouvert le dialogue et vers 11h30, on a obtenu leur levée” relate le préfet. “Je veux réaffirmer qu’on doit trouver le chemin du dialogue sans empoisonner la vie des Mahorais et l’économie de l’île. Enfin, laissons l’autorité judiciaire s’exprimer” conclut-il.
Les grévistes sont donc suspendus à deux échéances à très court terme : l’audience devant le juge ce mercredi, et la rencontre avec les services de l’Etat, préfecture et direction du travail, jeudi. Avec l’espoir fragile de recevoir des garanties sur l’emploi des salariés du site.
Y.D.