“Depuis six ans, je travaille dans des camps de réfugiés, des bidonvilles, des favelas” explique Seb Toussaint en arrivant, sac sur le dos, à la MJC d’Ongojou. Le street-artiste pose cette fois ses pinceaux dans le village mahorais où il partage son travail avec les jeunes du coin. “Je peins des mots que les gens choisissent, c’est le projet Share The Word. Ici ça sera un peu différent, les mots que je vais peindre seront choisis par les enfants et inspirés des contes traditionnels de Mayotte.”
L’idée est de dessiner une fresque sur cinq murs du village, de sorte à raconter une histoire.
“Notre objectif pour la bibliothèque d’Ongojou était de dresser un portrait culturel et permettre aux parents et aux familles de mettre en valeur leur village avec une conteuse des Wababoufou” explique Juliet Vathelet, de l’Agence régionale de la lecture et du livre (ARLL). La conteuse, c’est Douahni Betratra, bibliothécaire d’Ongojou, soucieuse “d’attirer les enfants à la bibliothèque”. Son groupe, les Wababoufous, est un collectif de bibliothécaires conteuses qui utilisent le conte pour amener la jeunesse vers les livres. Le projet avec Seb Toussaint est donc un carrefour entre deux idées artistiques et culturelles.
Sensibiliser à l’oralité
“Il s’agit aussi de resensibiliser les enfants à la question de l’oralité et à l’histoire de leur village” poursuit Juliet Vathelet. “De là, l’objectif est d’écrire des histoires, à cheval entre les contes de Mayotte et l’histoire d’Ongojou pour créer un parcours conté”.
Lors de son arrivée lundi 5 août, Seb Toussaint a été accueilli par les enfants du village qui, à grand coup de chants et danses traditionnels et/ou plus modernes, lui ont montré leurs talents. Depuis c’est lui qui partage avec eux son savoir-faire, pendant deux semaines et demi de peinture qui ne devraient pas manquer d’être enrichissantes pour chacun.
Y.D.