“Bienvenue au Salon du tourisme, vous connaissez la filière volaille ?” Un bref instant en faisant le tour du Salon fraîchement ouvert, nous nous sommes demandé s’il ne s’agissait pas de celui de l’agriculture. Surpris, un visiteur se laisse entraîner sous le chapiteau de Mon Pouleti, coopérative d’éleveurs de volailles locales qui souhaient se démarquer du surgelé en apportant de la traçabilité. Quel rapport avec le tourisme ? “On met en avant tout ce qui est local” explique Angalia, chargé d’animer ce stand. “C’est la première filière de Mayotte qui va apposer un QR code sur ses barquettes, lequel permettra en le scannant de découvrir le portrait de l’éleveur, ainsi quand on achète du poulet, on sait exactement d’où il vient”. S’il ne s’agit pas précisément de tourisme, ce stand s’inscrit dans le thème du salon : la gastronomie mahoraise et la valorisation du savoir-faire culinaire local.
C’est le même objectif que vise la communauté de communes du Sud, installée à quelques mètres de là, non loin des stands de la Cadema et de la 3CO. Les intercommunalités et leurs offices de tourisme tout neufs ont à se faire connaître. “On est là pour vendre du rêve, mais surtout pour expliquer le projet et nos actions. On s’inscrit dans une démarche de continuité avec les autres interco et le comité de tourisme” explique Saffaride Ayouba, préfiguratrice en charge de l’office de tourisme du sud. Pour inscrire cette démarche dans le thème du salon, “on a fait appel à une association de Bouéni pour montrer comment cuisiner le puedza (poulpe) et proposer de la dégustation. On a aussi une exposition qui montre des ustensiles de cuisine qu’on utilise à Mayotte. On peut voir comment éplucher la coco, faire les pâtisseries locales. C’est un patrimoine oral. Ce qu’on veut mettre en avant, c’est comment on vit ici au quotidien, mais aussi comment tout cela évolue dans le temps.”
Ce samedi, le stand offrira des dégustations de produits à la citronnelle, entre autres.
Dégustations aussi à l’entrée du Salon avec le stand du lycée hôtelier de Kawéni, qui ce vendredi matin faisait flamber des crêpes à grand renfort de Grand Marnier.
Vanessa et Darmi, jeune couple de métropole, profitent de leur mois de vacance pour rencontrer les prestataires nautiques. “On a fait une seule fois une sortie bateau, en 2013” explique Vanessa à Mathias Bertrand, de SeaBlue Safari. “On se renseigne pour faire découvrir ça aux enfants”. Pour Darmi, originaire de Mayotte, c’est aussi l’occasion de s’offrir un regard neuf sur son île. “Beaucoup de Mahorais sont dans le même cas que moi : on ne sort pas vraiment et on ne connaît pas notre île. Du coup c’est quand on vit en métropole qu’on réalise la chance qu’on a ici, et quand on revient, on sort davantage”.
Afin de mieux cibler encore les habitants permanents de l’île, une boîte à photo a été installée à l’entrée du Salon. L’appareil permet de se faire tirer le portrait gratuitement avec un fond et un cadre personnalisé, moyennant le remplissage d’un formulaire. Les données recueillies serviront aux acteurs du tourisme pour se créer une base de données de clients potentiels.
L’artisanat n’a pas été oublié non plus avec, sur la gauche au niveau du parking un vaste espace où divers produits de fabrication locale ou régionale sont proposés.
Y.D.
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