Sont visés à travers Ma Santé, les inégalités dans l’accès aux soins, « avec de plus en plus de Français qui connaissent des difficultés à accéder à un médecin dans la journée et sont parfois contraints de se rendre aux urgences par défaut ». Ensuite, des aspirations chez les professionnels à mieux coopérer entre eux, à disposer de davantage de temps pour soigner leurs patients et à être formés autrement.
Contrairement aux pays nordiques, et la Suède est un exemple, il n’y a pas de chaine continue entre les différents professionnels de santé qui prennent en charge un patient. Ce plan doit y remédier puisqu’ils devront travailler ensemble « et mieux coopérer au service de la santé des patients ». Ma santé 2022 permettra de rassembler les soignants en ville et les soignants à l’hôpital autour de projets de santé adaptés aux besoins des Français dans les territoires. « Elle donnera la possibilité pour chaque Français d’être soigné tous les jours de la semaine jusqu’en soirée et le samedi matin sans devoir passer par l’hôpital, de renforcer les actions de prévention pour prévenir les maladies, de maintenir à domicile le plus possible les personnes fragiles, âgées ou présentant plusieurs pathologies. »
L’exercice isolé – c’est-à-dire d’un professionnel de santé seul dans son cabinet – doit devenir l’exception à l’horizon 2022. Les soins de proximité doivent s’organiser au sein de structures d’exercice coordonné comme les maisons ou les centres de santé, dans le cadre de Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS).
400 médecins missionnaires dans les zones déshéritées
L’ARS OI est chargée de décliner la stratégie à La Réunion et à Mayotte, en lien avec les partenaires. Elle souligne que plusieurs actions ont déjà été menées : formation des professionnels et futurs professionnels de santé comme la mise en place du service sanitaire, la création du Diplôme Universitaire en santé communautaire sanitaire notamment à Mayotte, la création de Maisons de Santé Pluri-professionnelles (MSP), télémédecine et numérique en santé (OSMOSE, GECOPLAIES, portails grands publics : OIIS masante.re / Sante.fr)
Par ailleurs, divers projets sont programmés pour 2019/2020, notamment :
* le développement de l’attractivité médicale et de la pluridisciplinarité : « dispositif 400 médecins généralistes », 400 médecins généralistes sont recrutés dans des territoires fragiles afin de pallier le manque de médecins. Les acteurs locaux, notamment les collectivités territoriales, peuvent proposer des projets de recrutement de médecins généralistes salariés (constitution ou extension d’un centre de santé) aux agences régionales de santé
* le développement de l’exercice coordonné : CPTS, équipes de soins primaires, MSP
* la télémédecine et le numérique en santé : Journée ANFH, lancement de 2 appels à manifestation d’intérêt, Tour de France de l’E-santé, signature d’une convention avec un opérateur pour déployer la télémédecine fixe et mobile dans les cabinets médicaux de Mayotte
Une CPTS est un collectif de professionnels de santé volontaires qui s’engagent dans un projet de santé sur un territoire, pour l’amélioration de la santé de la population. Ils peuvent s’associer à des hôpitaux et des acteurs médico-sociaux ou sociaux. Depuis fin 2018, la démarche a été initiée à La Réunion, pas encore à Mayotte.
Afin de présenter la stratégie Ma santé 2022, avec notamment un focus sur les CPTS, une conférence de presse a été organisée ce 16 septembre 2019 à La Réunion, en présence de Martine Ladoucette, Directrice Générale de l’ARS Océan-Indien. Pas à Mayotte.
A.P-L.
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