Les temps changent. A l’époque de la pénurie d’eau, le niveau des retenues collinaires était une donnée secret défense ! Ce mardi, la préfecture communique sur le faible niveau de pluviométrie de septembre, considéré comme « fortement déficitaire », soit 86% en moins, sur une moyenne 1996-2015. La retenue collinaire de Combani était remplie à 47% à la fin du mois de septembre, et celle de Dzoumogné à 68%.
Rappelons que cette dernière, habituellement déficitaire par rapport à sa sœur du sud, avait été particulièrement remplie à la fin de la dernière saison des pluies, notamment grâce à la déviation d’un cours d’eau.
Un état des lieux pas catastrophique, mais il faut tenir jusqu’au début de la saison des pluies, qui peut commencer selon les saisons, entre début décembre et début janvier. Une situation qui a conduit la préfecture à accélérer le rythme du comité de suivi de la ressource en eau. Il se réunit désormais de manière hebdomadaire sous l’autorité du préfet ou du secrétaire général afin d’envisager les mesures à engager et suivre la mise en œuvre dans les meilleurs délais du plan d’urgence eau signé le 27 février 2017 pour un montant de 25 millions d’euros qui doit permettre d’augmenter la production d’eau potable et les capacités de stockage d’eau brute.
Petite retenue deviendra grande en mars 2020
Parmi les opérations déjà engagées, sous la maîtrise d’ouvrage du Syndicat de l’Eau et de l’Assainissement (SIEAM), les travaux d’interconnexion nord-sud, entre les deux retenues collinaires. Débutés il y a plusieurs années, ils seront opérationnels au cours du mois de ce novembre. « Cette interconnexion, fonctionnant dans les deux sens, permettra, notamment, de mobiliser rapidement, si besoin, la ressource de Dzoumogné vers l’usine de traitement de l’Ourovéni (alimentation du Sud de l’île) et la ressource de Combani vers l’usine de Bouyouni (alimentation du nord de l’île) », indique la préfecture.
Deuxième grosse opération, les travaux de rehausse définitive (+ 1 mètre) de la retenue de Combani « pour permettre d’accroître le volume d’eau stockée à la fin de la saison des pluies, de l’ordre de 250.000 m3 ». Ces travaux avaient pourtant été listés au plan Urgence eau de 2017. Seule une rehausse provisoire avait eu lieu, permettant de dépasser les 100% de stockage lors de la précédente saison des pluies, après le passage du cyclone Kenneth. « Le chantier va pouvoir démarrer maintenant compte-tenu des niveaux bas requis. Il s’étalera d’octobre 2019 à mars 2020. »
Réparons les fuites, collectons les eaux pluviales
En vue de préserver notre capacité de production d’eau potable en cette fin de saison sèche, le préfet invite l’ensemble des citoyens du territoire à adopter des gestes économes en eau :
– Usages domestiques : réparer toute fuite d’eau sans tarder, privilégier les douches courtes, installer des équipements sanitaires économes en eau, limiter le lavage de voitures et l’arrosage des pelouses.
– Agriculture : changement des pratiques d’irrigation (goutte à gouttes, récupération d’eau de pluie), pose de compteur pour connaître les débits utilisés (prélèvement rivière ou forages) afin d’adapter au mieux les consommations.
– Industrie : amélioration des modes opératoires (circuit fermé et recyclage des eaux) plus économes en eau. Pose de compteur (prélèvements rivière ou forage) pour connaître les débits utilisés et adapter au mieux vos consommations
– Collectivités : suivi des consommations, entretien des réseaux et réparation des fuites ; collecte des eaux pluviales pour l’arrosage des espaces verts, des terrains de sport et l’entretien des sols. Sensibiliser les citoyens de votre commune aux gestes économes.
“L’eau est précieuse et rare, préservons-la !”, conclut la préfecture.
A.P-L.