Les amateurs qui avaient poussé jusqu’au Centre universitaire de Dembéni ce mercredi soir, ont pu écouter des morceaux qui sortaient un tantinet du champ des habituels standards de jazz, comme Indigo Jazz Sextet sait les mener.
Le collectif Mayana jazz joue tout en douceur, en rondeur, et jette un pont entre la culture traditionnelle et ce style de musique qui nous vient de la Nouvelles Orléans et que Mayotte ne s’est pas encore approprié. Ce soir là, on a vu le jazz entrer par la porte du mgodro, et c’était plutôt très réussi. Guadeloupéen, malgache, mahorais composent ce groupe éclectique, et tout le monde chante dans la langue de Bamana. Ça manque un peu de solo, mais nul doute qu’ils vont naturellement s’imposer.
Petite entracte qui permettait de déguster du pilao proposé par Hippocampus, et c’est un tout autre style de son qui envahissait l’esplanade du CUFR.
Le groupe Louish, qu’on avait notamment découvert en accompagnement de Pi Djob à la MJC de Mgombani, jouait cette fois sa partition, avec les deux blondinets de frères, Louis Haessler à la basse et Pierre à la batterie, Sylvain au clavier et Maxime à la guitare. Là encore, pas très conventionnel comme jazz, avec beaucoup d’incursions rock, avec bonheur. Pas seulement d’ailleurs, en fermant les yeux, on pouvait replonger dans les années 80, avec une série Magnum qui n’aurait pas boudé son plaisir.
Le fruit de l’expérience de Louis, le pilier du groupe, quirevendique l’influence de Jaco Pastorius, a tourné avec pas mal d’artistes africains en France et à l’étranger, et a passé une grade partie de l’année 2018 dans l’océan Indien.
Ils ont fait s’agiter leur public, qui aura réclamé « à bisser ! », avant de se déhancher sur les deux derniers morceaux. Ils se produiront de nouveau dimanche soir.
Pour retrouver Mayana jazz, c’est ce samedi soir à l’AJP de Pamandzi, à 19h30 avec la mauricien Eric Triton en première partie, et dimanche à 19h30 place de la République à Mamoudzou, la soirée de clôture offerte par la mairie, verra sur scène, outre Mayana Jazz, le mahorais Komo, et les frères Heassler, donc Louish, et Raph.
A.P-L.
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