C’est une séance plénière un peu spéciale qui se tenait ce mardi matin dans l’hémicycle. Elle met un terme à de longs mois d’absence de deux élus clés du Département : le président Soibahadine Ibrahim Ramadani et sa 1ère vice-présidente, Fatima Souffou. « Je me tenais régulièrement informé de la vie du Département », rassurait le premier. Qui pour la première fois rapportait avec moult détails les épisodes de son chemin de santé.
Alors qu’il assistait à la cérémonie du label Musée de France le 30 mars dernier, pris d’un malaise, il est admis au CHM : « J’ai perdu connaissance pendant 3 minutes lors d’un arrêt cardiaque, en tombant sur le côté gauche, ce qui a provoqué un traumatisme crânien avec perte de mémoire. » Transféré à Bel Pierre à La Réunion, il subit une opération coronarienne à la suite d’un constat d’artère principale bouchée, avec pose de stent*, impliquant 6 mois d’arrêt. S’ensuivent deux mois de rééducation, des examens complémentaires d’apnée du sommeil, de scintigraphie et de coronographie.
En pleine forme, le président souhaitait remercier ceux qui ont prononcé des fatihas, « en plus de l’intervention des médecins », et comptait d’ailleurs le prouver en draguant sa 1ère vice-présidente, tout en expliquant sa longue absence, « elle est devenue maman et en maigrissant, elle est devenue plus sexy ! » Fatima Souffou nous confiait avoir suivi tous les dossiers pendant son arrêt maternité.
Une caserne à Dembéni
Inscrit pour être voté en commission permanente, non publique, le rapport sur le Schéma départemental d’analyse et de couverture des risques (SDACR) était débattu en plénière, « au regard de l’actualité ». Le cyclone Belna aura donc aussi soufflé sur ce Schéma, puisque « le préfet demande à le revoir », indique le colonel Fabrice Terrien, directeur du Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS). Sous l’autorité du préfet, le SDACR doit être visé par les élus départementaux. Une spécificité que ce Schéma piloté par le préfet, pour un service départemental d’Incendie et de Secours à financement et à gouvernance département (56% du financement, 9 conseillers au CA)-communes (44% et 6 maires).
Ce schéma présente l’inventaire des risques, courants et particuliers, cyclone, tsunami, etc. Plusieurs hypothèses ont été présentées au préfet qui a privilégié celle qui porte de 6 à 7 le nombre de casernes, « avec une 8ème à l’horizon 2030, au nord de l’île. » A celles de Petite Terre, Kawéni, Longoni, Acoua, Kahani et Chirongui, se rajoutera donc celle de Dembéni, « il faut concentrer les effectifs sur les zones urbanisées ». Elle accueillera des sapeurs pompiers volontaires, « qui habitent à 5 minutes de la caserne, et peuvent être sur l’intervention en moins d’une demi-heure. » Un nouveau mode opérationnel, expliquait-il.
Le Département coréalise « Tropiques de la violences »
Le zonage interpellait l’élu de Kani Keli, Ahamed Attoumani Douchina : « Je ne vois aucune caserne dans mon canton, il y a des intérêts particuliers ou quoi ?! » Pour Fabrice Terrien, le « résultat opérationnel est le même, que la caserne soit à Dembéni ou à Kani Keli, et elle cela revient plus cher de l’implanter dans le sud ». « Et le sud est desservie par celle de Chirongui », faisait observer la présidente du SDIS, Moinécha Soumaïla.
Très peu de rapports à cette séance plénière, qui voyait l’annuelle autorisation d’engagement des investissements pour 2020 à hauteur de ? du montant de l’année précédente, en attendant le vote du budget primitif 2020.
Par contre, une soixantaine de rapports était inscrits à l’ordre du jour de la commission permanente qui suivait. Rien de très important, on y trouve notamment la location d’un ensemble immobilier pour installer les directions du Département, ou le partenariat entre le conseil départemental et la société « Windy production » pour la réalisation du film « Tropiques de la violence ».
Anne Perzo-Lafond
* Petits ressorts en métal, placés dans les artères pour éviter qu’elles ne se bouchent
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