Comme chaque année à Mayotte, le marché de Noël de Mtsangabeach a donné le « la » des festivités. Pendant la période de l’Avent, célébrée avec force dans l’est de la France, les chrétiens se sont préparés à la fête de la Nativité. Chaque dimanche, les quatre bougies symbolisant le pardon, la foi, la joie et la paix, ont été allumées une à une, un chemin de prières et de réflexions vers le 24 décembre.
Noël signifie « Nativité ». Cette nuit, tous les Chrétiens du monde vont célébrer la naissance du Christ, incarnation de Dieu. Les catholiques vont se réunir ce mardi soir dans l’Eglise Notre Dame de Fatima, autour d’une crèche vivante, pour retracer le périple de la naissance du Fils de Dieu, que les Evangélistes situent à Bethlehem, en Judée. L’ange avait demandé à Joseph d’appeler son fils Jésus c’est-à-dire “Dieu sauve”. De la condition précaire de sa naissance doit jaillir l’Amour et la puissance de la Résurrection pour les Chrétiens, comme nous l’explique le curé de la paroisse, le père Bienvenu Kasongo.
« Ce qui interpelle, c’est le contexte de la naissance de Jésus, c’est à dire, le recensement, synonyme de nouvelle ère. Cet enfant, fragile, accessible, qui nous réunit autour de sa naissance, devient porteur de l’Espérance. » Et pour le prêtre, le symbole colle à notre réalité, « cet enfant nous interpelle sur les conditions de vie des enfants abandonnés. Lui a été aimé, désiré, nous incite à aimer les enfants écartés. Cet enfant, c’est Dieu lui-même, un Dieu fort, Père à jamais et le Prince de la paix. »
Croyants ou non, la tradition tient le coup sous les tropiques, où le vin chaud laisse la place au rosé bien frais, et où « mon beau sapin » tout artificiel qu’il soit, reste chanté. Si les musulmans ne le fêtent évidemment pas, la tentation des vastes étalages de jouets dans les grandes surfaces, fait toujours flancher des parents, au grand bonheur des enfants. C’est l’union autour de cette fête qui compte, comme l’expliquera le prêtre lors de la messe du 25 décembre.
La Veillée aura lieu ce mardi en Petite Terre à 20h, et en Grande Terre à 19h, avec la traditionnelle crèche vivante suivie de la messe.
Anne Perzo-Lafond