24.9 C
Dzaoudzi
vendredi 22 novembre 2024
AccueilOcéan IndienLa plus grande éruption sous marine jamais enregistrée

La plus grande éruption sous marine jamais enregistrée

Depuis la découverte du nouveau volcan en mai dernier, un an après le début de la crise sismique qui se poursuit encore aujourd'hui, la recherche a avancé. Cette semaine, le CNRS a communiqué sur les découvertes récentes, notamment l'analyse des séismes qui permet de retracer la formation du volcan.

« Une équipe internationale de scientifiques (…) s’est penchée sur la sismicité associée à cette crise volcanique l’année précédant la campagne, et a mis en lumière des mouvements de magma sous le fond marin avant et pendant l’éruption sousmarine qui a débuté en juin 2018 » , indique le communiqué du CNRS et de l’université Toulouse III Paul Sabatier.

Peu à peu, « les scientifiques parviennent à reconstruire les différentes étapes de la formation du volcan et le drainage d’un réservoir très profond (~ 30 km). C’est la plus grande éruption sous-marine (plus de 3,4 km3 ) enregistrée à ce jour. L’étude est publiée, le 6 janvier 2020 dans la revue Nature Geoscience. »

Outre les séismes largement ressentis, et les dizaines de milliers de micro secousses dont seuls les instruments les plus précis ont connaissance, « des centaines de signaux sismologiques d’un type plus rare ont aussi été détectés bien avant la crise, dès janvier 2018, la plupart d’entre eux à partir de juin 2018. Il s’agit d’arrivées d’ondes monochromatiques (c’est à dire des ondes dont les oscillations sont toutes à une seule fréquence, ici 15.5 s), d’une durée de 20 à 30 minutes, appelées signaux très longue période (VLP pour very low period), généralement associés à la résonance de structures volcaniques. L’énergie générée par les plus importants VLPs est considérable (équivalant à l’énergie libérée par un séisme de magnitude 5), générant des ondes de surface détectées partout sur Terre. C’est une observation inédite en sismologie. »

Ces éléments sont compatibles avec le mouvement de Mayotte vers l’est et son enfoncement dans le plancher océanique.

L’analyse des séismes a ainsi permis de retracer l’histoire de la naissance du volcan.

Une naissance étape par étape

La magnifique coupe du volcan avec panache de fumée, image produite par la mission MayObs

« Tout d’abord, l’observation d’une migration rapide et ascendante de la sismicité en mai-juin 2018 a indiqué une propagation du magma depuis environ 30 km de profondeur jusqu’au plancher océanique où la campagne océanique MAYOBS 1 a permis de découvrir la création d’un nouvel édifice volcanique. Une fois le conduit formé et un passage ouvert pour le magma vers la surface, l’éruption a commencé en juin 2018, laissant le magma sortir sans difficulté ce qui a entraîné une diminution de l’activité sismique et un affaissement du réservoir magmatique en profondeur, détecté à l’aide des stations GPS. À partir de septembre 2018, une autre phase a commencé, avec un regain de sismicité en profondeur et plus proche de Mayotte. Celle-ci était due au drainage et à l’effondrement du réservoir magmatique s’étendant entre l’île et le volcan. Le nombre de VLPs a également augmenté. Pour l’équipe, ces VLPs constitueraient la manifestation du réservoir magmatique entrant en résonnance lors du drainage du magma. Tout au long de la crise, les propriétés de la résonance changent, ce qui serait le signe d’une modification lente de la géométrie du réservoir, celui-ci s’amincissant dans un premier temps, puis, à partir de septembre 2018, se raccourcissant sous l’effet de son effondrement. L’équipe a ainsi pu reconstruire les différents processus de la mise en place du volcan au large de Mayotte et du drainage d’un réservoir très profond, à environ 30 km de profondeur. Il s’agit de la plus grande éruption sous-marine jamais enregistrée à ce jour (plus de 3,4 km3 ). Les auteurs identifient un risque potentiel d’effondrement du réservoir à proximité de l’île de Mayotte. Ils démontrent aussi l’intérêt de l’analyse de signaux faibles enregistrés à partir de stations sismologiques lointaines pour étudier des épisodes volcano-tectoniques de régions peu instrumentées. Les identifier et les caractériser au plus tôt à partir des réseaux globaux pourrait ainsi motiver par la suite des déploiements d’instrumentation locaux adaptés pour un suivi plus précis de la crise en cours. »

Y.D.

1 COMMENTAIRE

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...