Les enseignants attendaient de pied ferme, et les policiers surveillaient de pied encore plus ferme. Ce mardi matin, le personnel du collège de Passamaïnty souhaitait mettre à profit le passage de la secrétaire d’Etat Christelle Dubos devant leur établissement pour tenter de se faire entendre. Plus qu’un message, c’est un raz-le-bol général que ces agents voulaient exprimer. La principale revendication, ce sont “les retraites” explique une manifestante. “Mais pas seulement, il y a plein de choses” poursuit-elle.
Au fil des pancartes, le malaise des personnels de l’éducation nationale est palpable. L’air grave de ces enseignants et personnels administratifs en renforce le poids.
“Soutien aux copains de Tsararano, Kahani, Sada et d’ailleurs” était une pancarte placée de façon à être lisible en sortant du rond-point en direction de Vahibé. Le message fait référence aux violences qui ont émaillé l’île ces derniers mois, et tout particulièrement les dernières 24h à Tsararano et Dembéni. Un sujet qui a occupé les conversations de la secrétaire d’Etat avec le préfet assure-t-elle. Le représentant de l’Etat à Mayotte assurant que les “délinquants” qui mènent ces groupes seront poursuivis, et que les autres “des gamins de 10-12 ans qui les suivent” seront pris en charge.
Un autre panneau “la répression en marche” décoré d’un émoticone éborgné fait référence aux violences policières qui font la Une en métropole plus qu’à Mayotte.
D’autres comme “la retraite en saignant” ou “la retraite en moins” ou encore “on veut REP+ de moyens” témoignent des difficultés sociales que peuvent rencontrer les enseignants, aussi inquiets au sujet de la réforme des retraites que vindicatifs concernant la demande des syndicats de passer tout le département de Mayotte en REP+ (réseau d’éducation prioritaire renforcé).
Malheureusement Christelle Dubos n’aura sans doute pas eu le temps de tout lire, le convoi ayant traversé le rond-point sans ralentir. Tel un voilier poussé par un vent de révolte.
Y.D.
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