C’est le seul mode de transport en commun de l’île : les taxis, qu’ils soient des villes ou des champs, n’ont pas grand chose en commun avec le véhicule soft qui vous prend à Roissy. Ici, l’absence de réseau de bus les rend indispensables. Et pour l’instant, plus que la brousse, c’est la jungle ! Sur 630 licences délivrées par la préfecture, la moitié environ est active, puisqu’ils sont environ 350 à circuler sur l’ensemble du territoire. Pour les aider à se structurer, la CMA a accompagné les taximen et women à des formations pour décrocher, qui le label « taxi aéroport », qui celui de « taxi touristique », alloués aux arrivées de croisiéristes.
Cette fois, il s’agit de moderniser le parc, et notamment les équipements. Le conseil départemental qui détient la compétence des transports, assumée par sa 1ère vice-présidente Fatima Souffou, a débloqué 6 millions d’euros sur 3 ans, « ce qui devrait permettre une remise aux normes de vos véhicules. Une action qui n’aurait pu être menée sans la démarche volontaire de la Chambre des métiers, et les banques BRED et BFC », témoignait l’élue. La somme de 230.000 euros a été allouée pour cette première tranche.
Une remise aux normes, ce n’est pas un luxe pour certains taxis, aux vitres bloquées en position haute, ou à la poignée cassée, en tout cas avec un bricolage quasi universel à l’adhésif sur les rétroviseurs extérieurs. « Moi, j’ai une Opel 9 places, mais que je dois remplacer, elle date de 2009 », nous explique l’un d’entre eux, taximan du Centre.
Une évolution qui doit permettre d’accompagner leur passage vers le projet de transport en commun CARIBUS, puisque les taxis devront assurer la desserte sur les arrêts.
Un bon patron
Pour déterminer qui serait bénéficiaire de la mesure, une coopérative s’est créée il y a un an, les Taxis Vanille. « Ils sont 65 maintenant, à s’être professionnalisés, et à se doter peu à peu d’enseignes lumineuses et de compteurs. Nous travaillons avec l’Etat sur la partie règlementaire », rapporte Denis Schoumacher, en charge de la coopérative.
Pour l’instant, 22 bénéficieront de la convention de financement signée avec le département, 7 autres sont en attente d’ouverture d’un compte bancaire.
Une autre bonne nouvelle se joue à un kilomètre de là pour la Chambre des Métiers, puisqu’elle ouvre son Ecole Régionale des métiers de la mode, annoncée l’année dernière. Sise dans le quartier rénové de M’gombani, elle est portée par Faïza Saïd, qui avait été recrutée pour l’occasion. Elle ouvre ses portes le 24 de ce mois ci, « nous proposons 15 places dans un premier temps. Les postulants auront passé le concours d’entrée à Mayotte, Moroni ou Tananarive, car nous souhaitons qu’elle devienne l’école de référence dans la zone. » Un projet financé par le fonds européen InterReg.
Réaliser un bon patron, monter le vêtement et ajuster les finitions, le dessin et la conception assistée par ordinateur seront les passages obligés.
Pour cette première promotion, neuf mahorais, trois comoriens et trois malgaches vont intégrer le CAP, « et pour l’alternance ils se rendront deux fois deux mois dans les entreprises situées dans les zones franches de Madagascar ».
Anne Perzo-Lafond
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