Sur les forums de l’emploi, il tient la vedette le RSMA. Et les jeunes ne s’y trompent pas. C’est souvent la formation de la dernière chance que celle qui les amène 10 mois sous les drapeaux à se former à une spécialité, électricien, menuisier, plombier, serveur de restaurant… « Nous sommes plébiscités pour le savoir-être que nous dispensons », souligne le lieutenant-colonel Frédéric Jardin, chef de corps du Régiment du Service Militaire Adapté (RSMA).
Aux remises à niveau professionnelle et scolaire s’ajoute celle du comportement du jeune. Et tous les témoignages convergent, tel ce restaurateur qui nous confiait : « Je donnais une consigne à une des serveuses, elle m’a répondu, ‘reçu ! ’, et elle l’a mis en œuvre immédiatement ! »
Le RSMA de Mayotte sur la 2ème place du podium
Pour 2019, 83% de ces jeunes volontaires stagiaires, âgés entre 18 et 25 ans, ont trouvé un débouché, « les deux-tiers en CDD supérieurs à 6 mois ou en CDI ». Un taux en baisse de 5% néanmoins depuis l’année précédente, « nous avons accueilli plus de jeunes. Notre dénominateur et devenu notre numérateur », explique le militaire, pour traduire que si 401 avaient été insérés sur 455 l’année précédente, ils sont désormais 455 à l’être sur plus de 500 jeunes, « et avec un taux d’encadrement inférieur ». Une réussite qui place le Régiment de Mayotte sur la deuxième place du podium des territoires ultramarins.
La réussite c’est aussi le combat sur l’illettrisme, puisque si plus d’un jeune sur deux l’est en arrivant, le taux passe à 20% en quittant la structure.
Quitter le RSMA c’est aussi laisser derrière soi une discipline, qu’il est difficile de conserver. C’est pourquoi le partenariat est primordial, avec une entrée la plus rapide possible en emploi. Ce sont les entreprises qui font confiance à ces jeunes qui étaient remerciées ce vendredi. Comme UPS Sécurité, Colas, Eurêka (Aloalo), Dago maçonnerie, Dagoni Services, Hello pizza, Utunda sécurité, Nickel Chrome, etc. Total est une des rares grosses entreprises du territoire à avoir signé des contrats professionnels, et malgré sa réticence de départ, sa directrice Anne-Sophie Miel avouait, « je renouvelle l’expérience sans problème ! »
« Un chef d’entreprise exigeant »
Ceux qui se sont engagés aux côtés du RSMA étaient aussi mis en avant, comme la Caisse de Sécurité sociale de Mayotte, SC consulting, Apprentis d’Auteuil, Mlezi Maore, ou le rectorat, « qui nous détache 4 enseignants pour la remise à niveau sur les savoirs de base ». C’est d’ailleurs le recteur Gilles Halbout qui terminera en shimaore, la citation énoncée par le chef de corps, « Tout seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin ! »
Le parrain du régiment, Fahdedine Madi Ali, Chef de service formation au CROS, doit notamment « témoigner auprès des jeunes », il était fait Marsouin d’honneur.
Le dernier prix était remis à un « chef d’entreprise très exigeant, qui a compris que ce savoir-être de nos jeunes était une plus value dans le travail », Frédéric Jardin remerciait ainsi Fabrice Rabret, directeur de ETPC (filiale de Colas).
Après une fin de discours sous le coup de l’émotion pour Frédéric Jardin qui va quitter son régiment dans 4 mois, c’est sur un « la main dessus ! » que militaires et monde économique terminaient la soirée autour d’un cocktail.
Anne Perzo-Lafond
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