29.9 C
Dzaoudzi
dimanche 28 avril 2024
AccueilorangeSécurité : les préalables à la réussite des Brigades de Vigilance citoyenne 

Sécurité : les préalables à la réussite des Brigades de Vigilance citoyenne 

Dessiner le profil des délinquants, accompagner les parents, faire un lien ou pas avec l’immigration clandestine... Les demandes sont nombreuses, avec certaines réactions épidermiques, d’autres dans la projection.

Le premier que nous faisons réagir à l’annonce des Brigades de Vigilance Citoyenne dont on ne connaît pas encore la couleur mais qui vont de nouveau faire leur apparition dans les quartiers, c’est le monsieur social du Département. Issa Issa Abdou, 4ème vice-président. Il livre un avis mitigé : « C’est une bonne initiative, il était temps ! Conseil départemental et Etat main dans la main, avec les maires. Ces derniers sont absents pour des raisons de campagne, mais doivent être plus au centre du dispositif. Comme me l’a fait remarquer dernièrement le capitaine Chamassi, la prévention, c’est l’affaire des collectivités, puisque le maire préside le Conseil de Sécurité et de Prévention de la Délinquance. D’autre part, les parents, ou les oncles référents, sont un peu oubliés. Or, il faut pouvoir les auditionner dans le cadre du CLSPD et les accompagner sur la durée comme me l’a encore suggéré le capitaine. Enfin, les cadis doivent être vus comme des auxiliaires de justice. Je ferai partie du Comité de suivi pour combler ces volets. » Il appelait à étendre le dispositif hors de l’axe Bandraboua-Dembéni, et Ongoujou.

Nomane Ousseni: “La délinquance a évolué”

L’élu appuie l’intervention d’Issihaka Abdillah, quelques minutes plus tôt, quand l’ex-conseiller général de Bandraboua appelait à se doter d’une « typologie des jeunes délinquants pour mieux les cerner. Entre les jeunes en situation régulière et ceux qui ne le sont pas, les mesures à prendre ne seront pas les mêmes. Les Assises de la Jeunesse annoncées pour juin doivent être l’occasion de s’y pencher, mais aura-t-on les chiffres d’ici là ? », s’inquiétait-il. Des données qui sont un préalable à la réussite du projet d’Assises, et dont la réponse pourrait peut-être venir de l’Observatoire de la violence mis en place par le recteur Gilles Halbout.

« Ne pas faire ‘comme à la française’ ! »

D’autres réaction sont plus radicales, à l’image de celle du Collectif des Citoyens, « ceux qu’on appelle ‘jeunes’ sont des bandits, fument des drogues, sèment la terreur partout. C’est le résultat des bourrages de classe qu’on fait depuis l’enfance. Après, ils s’excluent du système scolaire », tempête Safina Soula. Pour le Collectif, une seule solution, « il faut stopper l’hémorragie », l’arrivée des kwassas sur les plages. Pour les jeunes délinquants déjà sur le territoire, elle propose des Travaux d’intérêt général et des « travaux forcés », « mais sans être payés ! Et soit on met en place une coopération judiciaire avec les Comores pour qu’ils soient jugés là-bas, soit on donne aux étrangers un titre pour quitter Mayotte. »

Safina Soula appelle à relancer la coopération judiciaire avec les Comores

Elu de Sada, Nomane Ousseni évoque la débauche de moyens par la France, « on entend parler de triplement pour la lutte contre la délinquance, mais pendant ce temps, celle-ci a évolué. De notre temps, on volait un euro ou on faisait l’école Buissonnière, maintenant, ce sont des jeunes sans éducation qui arrivent sur nos côtes. Il faut rendre les frontières étanches. » Avant, il avait appelé à ne pas faire « comme à la française », « on évite de dire les choses ». Une position qui appelle en effet des réponses et des explications qui ne sont pas venues, un vide que comble des propos parfois délirants et qu’il faut endiguer.

En réponse, le préfet Colombet reconnaissait qu’il manquait des dispositifs lorsqu’il était interpellé sur l’absence de Maison d’Education fermées, et lorsqu’était évoqué le problème des jeunes relâchés par la justice, c’est le sénateur Thani Mohamed Soilihi qui a rappelé que la législation pénale pour les mineurs s’applique sur tout le territoire français, « ce n’est pas possible autrement ». Une ordonnance sur les mineurs qui date de 1945, « du général de Gaulle », donc à réactualiser. Elle avait été jugée « obsolète » par la ministre de la Justice Nicole Belloubet, qui proposait une réforme, « elle entrera en vigueur en octobre 2020 ».

Thani Mohamed Soilihi: “L’ordonnance de 45 sur les mineurs va évoluer”

Prochaines réponses, dans la rue, avec les nouvelles Brigades.

Anne Perzo-Lafond

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...