Le contexte de fermeture des dispensaires et de confinement des habitants n’a fait qu’aggraver l’épidémie de dengue, faisait remarquer Dominique Voynet, directrice de l’ARS Mayotte, lors de l’audioconférence ce vendredi : « Les dispensaires fermés et les centre de référence saturés ont entrainé un effondrement des consultations pour les cas de dengue. » Beaucoup de patients renoncent à consulter, « ils mettent en balance le risque d’être contaminé par le Covid-19 s’ils sortent, et celui de développer une forme grave de dengue. » Depuis le début de l’année, prés de 2.500 cas de dengue ont été enregistrés à Mayotte, dont 5 ont provoqué le décès des malades déjà atteints par d’autres pathologies.
Des instructions sont donc données : « Si vous sentez les symptômes de la dengue et que au 5ème jour, la situation empire, il faut consulter votre médecin traitant après l’avoir contacté au téléphone. »
La confusion entre les symptômes des deux épidémies est malgré tout possible. Des éléments permettent de les différencier, « notamment le fait d’avoir voyagé qui oriente vers le Covid-19, doublé d’une grande fatigue qui précède la fièvre, une toux basse, pulmonaire, et de l’anosmie (perte d’odorat) et de l’agueusie (perte du goût). Pour la dengue, c’est une très forte fièvre et des douleurs articulaires. » Le voyage ou le contact avec quelqu’un ayant voyagé reste donc le premier critère de distinction.
La lutte anti-vectorielle continue à œuvrer, « malgré le contexte qui invite à confiner une partie des agents ». Le contingent de 85 agents est scindé en deux, les premiers vaporisent depuis un véhicule itinérant « dans les quartiers exposés, et tôt le matin pour ne pas nuire aux habitants et aux animaux », les seconds vaporisent avec des vaporisateurs manuels, « à distance raisonnables ».
Anne Perzo-Lafond
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