« L’épidémie poursuit son installation à Mayotte », déclarait Dominique Voynet en introduction de la bihebdomadaire conférence de presse. La raison ? « En plus des personnes des symptômes du Covid, nous testons celles qui présentent des signes atypiques ou qui sont hospitalisées pour d’autres raisons, et nous nous sommes aperçus qu’il y a beaucoup plus de cas positifs qu’on ne le pensait ». Et avec des signes supplémentaires, « en plus de ceux qui étaient connus comme la fièvre et les céphalées, on nous parle de problèmes digestifs par exemple, le tableau clinique s’enrichit », et donc les raisons de tester aussi.
Cette situation ajoutée à la forte épidémie de dengue, « avec beaucoup d’urgence liées à ce virus , nous sommes sur une dynamique très forte », incite la directrice de l’ARS Mayotte à être prudente sur la stratégie de déconfinement : « Nous avons indiqué à Paris que le décalage de 4 à 5 semaines avec la métropole, incitait à réfléchir sur l’opportunité d’un déconfinement repoussé à fin mai. » Dominique Voynet attend l’arbitrage du gouvernement, mais sa préférence va déjà un confinement allégé à la date nationale du 11 mai.
Une centaine de prof à l’extérieur
« Il faut qu’il soit acceptable par la population, avec notamment l’encadrement de l’ouverture des marchés, ou de l’autorisation de la pratique sportive ». Prenant l’exemple du murengue (sport de combat), qui s’est tenu à Kawéni ce week-end, elle constatait qu’il vaut mieux « un confinement respecté parce qu’accepté, plutôt qu’enfreindre les règles et accroitre le nombre de cas ».
Beaucoup d’enseignants seraient également en métropole, soit parce qu’ils ne sont pas rentrés à temps, soit parce qu’ils sont repartis préférant y vivre le confinement, selon Dominique Voynet qui évoque une centaine de personnels de l’éducation nationale : « Certains sont dans des zones à risques et doivent subir une mise en quarantaine avec tests systématiques à leur arrivée à Mayotte. »
Constatant la nécessaire remise en route des transports scolaires, de la restauration scolaire et de l’assurance de points d’eau dans tous les établissements scolaires, la directrice de l’ARS Mayotte, en se disant « pas en opposition avec le recteur », estimait « pas choquant un report du déconfinement à fin mai, après le ramadan ».
Anne Perzo-Lafond