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vendredi 22 novembre 2024
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Tribune – Issihaka Abdillah : « Le Covid-19 : A l’épreuve de nos libertés »

Issihaka Abdillah nous tend un miroir et nous n’y voyons pas encore l’homme ou la femme en voie de déconfinement que nous sommes devenus. Alors, l’analyste de la société nous dépeint dans notre nouveau cadre de vie, sans retour en arrière possible, « soyons honnêtes avec nous-mêmes ». Pour que nous apprenions à vivre avec cette idée de « caresser la mort au quotidien », afin de « changer de mentalités et d’habitudes », et « d’être responsables de nous et des autres ».

DE LA LIBERTE PERDUE…
Parlons juste, parlons bien. Depuis l’apparition du COVID-19, le monde a changé, l’humanité aussi. Le changement n’est pas climatique. Il a eu lieu dans nos têtes, dans notre intelligence collective. Le COVID-19 a heurté nos habitudes mentales et culturelles. Nos relations humaines sont minées, ruinées durablement. Nous avons peur du COVID-19, cet invité très encombrant arrivé à la fin d’année 2019. Venu de nulle part, le coronavirus a confisqué nos libertés, notre civilisation, notre monde. Il nous oblige à ériger des barrières, à bâtir des limites entre nous. Il nous invite à repenser les frontières, à délimiter notre espace de vie. Tels les indiens d’Amérique du nord ou les aborigènes d’Australie, nous sommes devenus les peuples des réserves. Nous devons justifier auprès des autorités les motifs de nos sorties, de nos déplacements. Nous sommes nombreux à être confinés, à respecter les mesures barrières. Oui, nous ne sommes plus libres de nos mouvements, de nos déplacements et pourtant nous ne sommes pas en temps de guerre ou sous occupation. Le COVID-19 nous a condamnés et les peines sont diversement appréciables : le sursis, la liberté surveillée, la liberté conditionnelle et la peine de mort. Nous avons sacrifié certaines de nos habitudes pour nous en prémunir. Un traumatisme collectif s’est emparé de nos esprits. On se méfie de tout, de notre voisin, de notre environnement.

Les gestes les plus simples ayant accompagné notre vie d’hier ne vont plus se réaliser sans appréhension. Prendre le café sur une terrasse, aller au restaurant, prendre l’avion, séjourner dans un hôtel, des gestes jadis simples, vont nous peser. Plus de rendez-vous galant, plus de flirt, point de drague, plus de premier baiser, du moins sous la forme traditionnellement connue. Les couples réapprennent à se connaitre dans un sens comme dans un autre. Aussi serons-nous durablement fidèles, davantage amoureux, plus attentionnés ou indifférents l’un de l’autre. Nous acceptons de télétravailler. Les grands mariages, les Manzaraka et les Madjilisse sont renvoyés sine die. Le COVID-19 a pris le pas et collectivement nous sommes impuissants. Un pan entier de la civilisation de l’homme moderne est remis en cause.

Issihaka Abdillah : “Nous ne retrouverons pas notre mode de vie d’il y a quatre mois”

Alors nous cherchons des boucs émissaires, des coupables. Nous nous dressons contre l’autorité, contre nos gouvernants. Nous critiquons ici et là le préfet. Nous l’accusons d’insuffisances et nous qualifions nos responsables politiques d’incompétences. Ce n’est pas pour autant que nous alimentons positivement le débat. Nous sommes responsables. Les bons samaritains, les spécialistes en gestion de COVID-19 prolifèrent, chacun avec son lot d’arguments, de remèdes. Ils sont experts de tout et dans tout. Ils sont contre le confinement et opposés au déconfinement. Ils ont des avis partout mais aucune solution. Le premier ministre les qualifie d’experts « venus du café du commerce ». Nous entendons toutes les théories, des plus farfelues aux plus fictionnelles. Les déclarations pleines d’opportunisme des opposants au gouvernement sont encore plus désolantes : elles alimentent plus « la philosophie du pauvre » que contribuer à solutionner le contexte. L’Etat est accusé de tout et de rien. L’opposition politique, tout bord confondu, s’en donne à cœur joie pour flinguer le plan de déconfinement du gouvernement sans jamais assumer ses propres responsabilités.

LE DESIR D’OPTIMISME …
Nous étions nombreux à suivre l’allocution de Premier ministre à l’Assemblée nationale. Nous guettions les petits mots, les petites phrases synonymes de lueur d’espoir et d’optimisme. Nous avions des attentes, des souhaits. Nous étions presque disposés à avaler des mensonges pour peu que le discours crée ce faux espoir. Nous sommes nombreux à être déçus parce que nous sommes à la recherche de cette petite fenêtre pouvant faire jaillir un faisceau de lumière corolaire de notre liberté perdue. Nous sommes en quête d’optimisme et d’espoir. Malheureusement face à la menace sanitaire, les autorités ne pouvaient tenir qu’un discours de vérité que nous avons modérément apprécié. Aucun gouvernement des pays les plus impactés par le COVID-19 ne s’aventurera à indiquer avec certitudes des conditions meilleures de sortie de confinement sans un minimum de précautions.

Des images de concert que nous ne sommes pas prêts de revoir !

En vérité, la société dite moderne nous a façonnés et conditionnés. Nous sommes tous nostalgiques de notre passé récent sans coronavirus. Le nouvel espace vital qui nous est proposé nous intrigue, nous fait peur. Nous sommes programmés tels des machines incapables de recul, d’interrogation ou de remise en question. Nous sommes viscéralement attachés à nos habitudes et à nos actes rituels de vie. L’expression « métro, boulot, dodo » en est une des illustrations. Nous sommes majoritairement formatés comme des disques durs d’ordinateurs. Nous ne partons pas librement en vacances contrairement à la croyance populaire car le cadre est déjà fixé par d’autres que par nous et se décline de deux façons : les fêtes de fin d’année qui couvrent tout le mois de décembre et les vacances d’été qui distinguent les juilletistes des aoûtiens. Sortis de ce cadre social prédéfini, nous paniquons et ne savons plus comment programmer les vacances, les loisirs. Nos vacances prévues de longues dates s’éloignent dans l’inquiétude.
Nous avons besoin d’une sortie pour un retour vers la « vie normale ». Nous ne sommes pas convaincus que cette vie qualifiée de normale s’en est allée peut-être momentanément ou même définitivement. Le discours officiel qui nous place dans un contexte de vérité, semble difficile à accepter et il nous irrite au plus profond de nous. Et pourtant, il faudra nous en accommoder et apprendre à vivre avec le COVID-19. Nous ne sommes pas encore prêts à accepter une cohabitation quasi permanente avec la mort. Alors nous rêvons d’un déconfinement « light », créateur d’espoir, d’optimisme et qui nous ramène vers le passé, vers nos libertés.

Des mringue pour dire “même pas peur !”

Nous avons rêvé de plages de sables blancs d’ici ou d’ailleurs. Nous avons programmé la visite de monuments, de musée et de sites historiques. C’est normal et c’est dans l’ordre des choses. L’homme, de par sa nature, n’est pas né pour hiberner encore moins pratiquer la distanciation sociale. Il a besoin de chaleur humaine, de contact avec son semblable, de mouvements et de déplacements pour son bien-être. Nous avons besoin d’interactions sociales pour nous sentir bien, une logique contraire à la distanciation sociale.

LE DENI…
Le confinement est contesté, le déconfinement est décrié parce que nous sommes nostalgiques de notre mode de vie d’homme moderne. Nous ne voulons pas d’un déconfinement sous surveillance, sous conditions. Le plan de déconfinement du gouvernement ne nous libère pas plus que les mesures de confinement. Nous avons soif de liberté et sommes prêts à aller jusqu’au déni des réalités de la vie du moment. Nous organisons des Mringué, des tournois de foot pour dire « même pas peur » et défier l’autorité, les forces de l’ordre parce nous sommes convaincus qu’elle est à l’origine de la privation et la restriction de nos libertés. Par une indiscipline collective, nous défions la mort avec une naïveté déconcertante.
Fatalement, nous nous dirigeons vers le mur de la mort. Nous vivons la désobéissance comme une victoire face à l’autorité, face à la loi et aux règles communes. Sommes-nous tous candidats à la mort ? C’est incroyable et pourtant…Collectivement, nous préparons une bombe qui va bientôt nous exploser et s’en suivra une vraie hécatombe humanitaire. Nous serons alors incapables d’agir parce qu’il sera trop tard.
Nous sommes nombreux à nous croire dans un mauvais film, dans un cauchemar à l’annonce quotidienne du nombre des cas de COVID-19 à Mayotte. Nous voulons bien ne pas nous affoler et conserver notre lucidité légendaire mais enfin, quand même, il faudrait peut-être une remise en cause, une autocritique, une prise de conscience collective, une thérapie de groupe pour nous rendre compte du danger. Il faudra que nous trouvions à nous occuper autrement qu’en caressant la mort. Dans la bêtise humaine, nous organisons un vrai auto-génocide et creusons par la même occasion nos propres tombes. Le COVID-19 tue et continuera à tuer, c’est indéniable. Ce ne sont pas les djinns du coin, le charlatan ou le marabout du quartier qui pourront l’en empêcher.
A la date du 4 mai 2020, le monde compte 3 388 665 cas de coronavirus et totalise 244 295 personnes mortes du COVID-19. Le coronavirus est vecteur de la mort. Il est mal connu et personne n’est capable de prévoir la fin de cette menace permanente. Heureux encore que les gens ne tombent pas comme des mouches et de manière foudroyante. Nous sommes Individuellement et collectivement, tous responsables de notre santé et de celles des autres.

LE DEFI CONTEMPORAIN… VIVRE AVEC LE COVID-19

Le masque, symbole de notre nouveau mode de vie

L’enjeu n’est pas de « confiner ou de déconfiner » les populations. Peu importe la situation ou la position dans laquelle seront placées les populations, le COVID-19 va circuler. Nous ne serons jamais à l’abri d’une contamination car le risque zéro n’existe pas. Nous ne retrouverons pas notre mode de vie d’il y a quatre mois. Soyons honnêtes avec nous-mêmes et préparons les esprits à vivre avec le COVID-19. « Il n’y a pas d’espoir possible d’un retour à la normale, à la vie d’avant, sans l’invention d’un vaccin, sa fabrication de masse et la vaccination à grande échelle des populations ».

Dans l’attente, dans l’incertitude, oublions notre mode de vie d’hier, oublions ce que nous étions il y a peu et regardons la réalité en face. La confiance et les relations sociales sont gangrénées. Les liens sociaux avec nos voisinages, dans nos villes et villages, en milieu professionnel sont rompus. La distanciation sociale, le port de masque au quotidien, l’utilisation de gel hydro alcoolique sont les symboles d’une angoisse, d’une société frustrée, d’une peur collective et de changement de mode de vie. Nous sommes frustrés à l’idée de nous trouver hors de notre demeure, de notre maison de notre entourage. Nous avons tous peur d’attraper le virus, de tomber gravement malades ou de contaminer les nôtres. Les habitudes de participation à des activités collectives vont être remises en cause. Nous allons peu à peu apprendre à oublier les Manzaraka et autres Madjilisse, les stations balnéaires, les salles de cinéma et de spectacles. Le cycle de la vie que nous avons connu hier s’est refermé sur lui-même sans assurance d’une réouverture à l’identique. Une mutation sociale est en mouvement et nous devons nous préparer.

Et paradoxalement, c’est dans ce contexte d’angoisse durable et de peur que nous sommes appelés au déconfinement pour regagner nos lieux de travail, pour créer une nouvelle dynamique économique et envisager sur la base du volontariat le retour de nos enfants à l’école. Ainsi un nouveau cycle de la vie s’ouvre, différent de ce que nous avons connu. Nous sommes appelés à réapprendre de nouveaux gestes, à réadapter nos comportements. Le port quasi quotidien du masque de protection est une des illustrations de ce changement de cycle de vie. Culturellement et socialement, il s’agit d’un nouvel apprentissage pour beaucoup d’entre nous et un nouvel élément à insérer dans notre culture vestimentaire. Il faudra aussi adopter d’autres formes de salut pour faire vivre l’animal social qui dort en nous et oublier câlins, bises et poignées de mains.
Nous devons aussi réapprendre à produire et à consommer mais autrement. Les usines, les bureaux, les chantiers vont devoir être redimensionnés. De nouveaux équipements apparaîtront dans nos lieux de travail : masque de protection, solution hydro alcoolique, marquage au sol pour respecter la distanciation sociale. La journée de travail va devoir s’adapter à des amplitudes horaires larges et le télétravail institutionnalisé sinon encouragé lorsque techniquement il est possible. Le rapport employeur/employé va se trouver changeant pour diverses raisons. Les syndicats vont devoir adopter de nouvelles pratiques, revoir certaines positions et réviser les dogmes. Le droit fondamental en matière de grève va devoir s’adapter aussi. Faire grève ou manifester sur la voie publique en période de confinement ou de déconfinement ne sera peut-être pas acceptable d’un point de vue sanitaire alors que c’est un droit fondamental garanti par la constitution. Il va falloir que les organisations professionnelles, patronat et syndicats, commencent à réfléchir en la construction d’un nouveau cadre de travail et de dialogue, de pratique de la vie syndicale, cultivent de nouveaux rapports adaptables à la situation du moment.
L’espoir possible d’un retour à la vie normale d’avant, sans l’invention d’un vaccin, est mince et illusoire si l’on en croit les experts de tous les bords, de toutes les nations. Aucun gouvernement ne peut garantir à sa population, en l’état actuel de la pandémie, un déconfinement sans les mesures de protection, sans les gestes barrières, ce sera irresponsable. Ce sera aussi se mentir de croire que le déconfinement est synonyme de liberté totalement retrouvée. Le déconfinement sera une « aventure ambigüe » mêlant illusion et mirage de liberté retrouvée et instinct de survie. Nous sommes donc invités au changement de mentalités et d’habitudes, à intégrer au quotidien les gestes barrières, à être responsables de nous et des autres.

“Le droit fondamental en matière de grève va devoir s’adapter aussi” (Image d’archive)

LE COVID-19 ET L’ECOLE DE LA REPUBLIQUE…
L’école cristallise les reproches faits au plan de déconfinement du gouvernement et sa réouverture en cette période de l’année interroge. Devant le brouhaha médiatique, nous hésitons à envoyer nos enfants à l’école. Cependant, s’agit-il de vraies interrogations de fond ou des déclarations opportunistes ? Toujours est-il qu’un véritable chantier s’ouvre devant nous. Et commençons par intégrer dans nos esprits qu’un cycle nouveau vient de s’ouvrir, à accepter l’obligation d’adaptation à la nouvelle donne. Le coronavirus a changé le fonctionnement du monde et l’école de la république n’y échappe pas. Et tant qu’on n’aura pas vaincu le COVID-19, il faudra nous en accommoder.

La continuité pédagogique en période de confinement a trouvé ses limites. Pédagogiquement, nous ne pouvons pas tout faire via internet peu importe la bonne volonté des enseignants, cela n’est plus tenable. Les cours en présentiel sont nécessaires voire indispensables en particulier dans les filières professionnelles, le sens même de l’éducation nationale. Les examens et les concours exigent encore la présence d’élèves, d’étudiants et c’est bien normal pour assurer une certaine équité. Mais comment concilier impératifs pédagogiques et précautions sanitaires ? Telle est la question centrale qui nous est posée. Naturellement, il n’existe pas de solutions magiques. Néanmoins, chacun y va de son petit commentaire, sa proposition, son opposition à l’ouverture des classes à la date du 11 mai. Au-delà de la polémique, se dresse un enjeu majeur, celui de la survie de l’école de la république dans toute sa splendeur. La rentrée de mai posera probablement beaucoup de problèmes et d’obstacles, les détracteurs ont raison quelque part. Cependant, il ne faut pas se leurrer, celle de septembre se fera avec beaucoup de soucis, peut-être même insurmontables. Nous serons en début d’année scolaire et nous ne disposerons d’aucune excuse pour ne pas scolariser tous les enfants. Alors, oublions un instant les discours d’espoir qui planent en apesanteur, où le souhait ardent de beaucoup d’entre nous est d’avoir une rentrée scolaire en septembre conforme et identique aux années passées. C’est illusoirement facile de le penser et surtout de le croire. Pas un ministre de l’éducation nationale, pas un recteur, pas un maire ne peut garantir une rentrée scolaire sans le respect total des mesures barrières. C’est ensemble, parents d’élèves, équipes pédagogiques, personnels divers, responsables politiques que nous devons trouver la solution adaptée au contexte du moment pour sauver l’école.

Il va falloir respecter les mesures barrière, et l’école va inaugurer ce nouveau mode de vie

Certes, sur les plans physiques et architecturaux, notre école n’est pas adaptée à la menace du coronavirus. Ensuite, nous avons une démographie scolaire l’une des plus généreuses du territoire national. Deux données majeures qu’il convient impérativement d’intégrer dans la réflexion. La reconfiguration des salles de classes devient ainsi indispensable. Nous devons imaginer une nouvelle architecture, réinventer une nouvelle organisation des espaces pédagogiques et de loisirs, adapter le temps de travail pédagogique des enfants. Cela va prendre du temps et mobiliser des moyens financiers conséquents. Mais c’est la rançon à payer pour une école de la république qui transmet des valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité et qui refuse toutes les formes de discriminations.

La manière dont certains posent le débat sur le futur déconfinement et la rentrée scolaire du mois de mai a quelque chose de surréaliste. Elle révèle la persistance des blocages mentaux qui s’apparentent à un refus, à un déni de la réalité d’aujourd’hui et de demain. L’inertie nous gagne sous le prisme de la nostalgie d’un modèle de vie de passé récent et sommes tous inaptes au changement.
Le COVID-19 est un invité indésirable, encombrant qui nous impose une cohabitation presque mortifère. Il nous tue et continuera à nous tuer si nous ne prenons pas garde. Ainsi plusieurs défis de survie se dressent devant nous : changer de mentalité, accepter la réduction de nos espaces de liberté, vivre avec le COVID-19 et caresser la mort au quotidien. Un nouveau cycle de vie vient de s’ouvrir devant nous avec ses contraintes. Nous devons nous en accommoder en attendant l’invention d’un vaccin. Nous sommes les premiers responsables de nous-mêmes, de notre bonne santé et celle des autres.

ISSIHAKA ABDILLAH

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

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