Les ultramarins ont eu les yeux rivés sur l’article 2 du projet de loi de prorogation de l’état d’urgence sanitaire pendant cette semaine de navette entre le Sénat et l’Assemblée nationale. Il prévoyait une mise en quarantaine lors de l’arrivée sur le territoire national ou lors de l’arrivée dans un des DOM-TOM et en Corse.
Nous avions évoqué le goût amer que pourraient avoir les vacances pour les voyageurs ultramarins qui se rendraient en métropole, avec une quarantaine annoncée pour ceux qui arriveraient « d’une zone de circulation de l’infection ».
Les sénateurs avaient déposé un amendement, introduit par la sénatrice Maryse Carrère et le sénateur de Saint-Pierre et Miquelon Stéphane Artano, pour demander la suppression de cette quarantaine pour les habitants des Outre-mer qui arrivent dans l’Hexagone. Les députés qui examinaient le texte ce vendredi 8 mai, ont suivi, « il n’y aura donc pas de quarantaine pour les ultramarins arrivant dans l’Hexagone », rapporte Outre-mer la 1ère.
Pas de bon point pour Mayotte
Un aménagement qui n’aura pas lieu dans l’autre sens. Une quatorzaine devra toujours être respectée à l’arrivée en outre-mer, a insisté Olivier Véran à l’Assemblée nationale. Interpellé par l’ancien ministre de l’outre-mer Georges Pau-Langevin, le ministre de la Santé en a profité pour saluer une gestion « remarquable » de la crise dans les DOM-TOM, “hormis le cas de Mayotte où la situation est problématique”.
Le Sénat souhaitait laisser le choix du lieu de la quatorzaine aux habitants des territoires ultramarins, en indiquant que “les mesures de quarantaine, le placement et le maintien en isolement peuvent se dérouler, au choix des personnes qui en font l’objet, à leur domicile ou dans les lieux d’hébergement dont la liste est fixée par décret”. Mais la députée réunionnaise Ericka Bareigts, craignant une 2ème vague d’épidémie dans son île, a déposé un amendement pour laisser au préfet le choix du lieu de quarantaine, comme c’est déjà le cas à La Réunion et à Mayotte.
Elle a été entendue par le gouvernement qui rajoutait au projet de loi une quatorzaine stricte à l’arrivée, « il est proposé que ce soit le représentant de l’Etat qui détermine le lieu de réalisation de la quatorzaine » ». Nuancé en Commission Mixte Paritaire, qui convenait que “le représentant de l’État peut s’opposer au choix du lieu retenu par l’intéressé s’il apparaît que ce lieu ne répond pas aux exigences sanitaires qui justifient son placement en quarantaine à son arrivée dans l’une des collectivités d’outre-mer.”
Anne Perzo-Lafond