« Oui, on le fera ! » avait lancé Emmanuel Macron à Mayotte en octobre 2019, pour évoquer le projet de rallongement de la piste d’aéroport. « Pas d’études d’impact, mais il faut sécuriser l’approvisionnement en matériaux », avait-il rajouté, en expliquant vouloir préserver le territoire de la même erreur que sur la route du Littoral à La Réunion. Il avait mis en avant la méthode, avec en préalable, « savoir comment lancer les travaux de façon opérationnelle (…) surtout au regard du risque sismique et de l’effondrement. » Un chantier de « prés de 200 millions d’euros », précisait-il.
Quelques semaines avant, une panne sur un des deux B787 Dreamliner d’Air Austral, doublée de la maintenance d’un autre appareil, avait coupé Mayotte du reste du monde. Seule autre compagnie, Kenya Airways propose un Mayotte-Paris en passant par Nairobi.
Depuis l’annonce présidentielle, des « études de finalisation » avaient été annoncées par le préfet, précédant une enquête publique, « lancée d’ici la fin 2021 ».
Le 12 mai dernier, le Service National d’Ingénierie Aéroportuaire (SNIA) a lancé un appel d’offre pour « la réalisation d’une piste longue adaptée aux vols long courrier » Il porte sur les études des ressources en matériaux et reconnaissances géotechniques maritimes et terrestres.
Deux lots sont proposés. Le 1er porte sur la réalisation d’essais de sols « pour déterminer des sources potentielles de gisements de matériaux nécessaires à la construction de la piste de l’aéroport de Mayotte ». Il s’agit donc bien de sécuriser l’approvisionnement.
Le second porte sur les reconnaissances géotechniques maritimes et terrestres de la zone du futur ouvrage.
A ce stade du projet, les fonds européens ne sont pas sollicités, mentionne l’appel d’offre. Ils le seront pour l’investissement total, mais il faut aller vite. Si le fonds FEDER pourra être utilisé pour la prochaine enveloppe, il ne le serait en principe plus pour la suivante, qui écarterait les gros projets structurants.
Anne Perzo-Lafond
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