Le conseil d’Etat avait ordonné ce lundi la levée de l’interdiction des cérémonies religieuses dans les lieux de culte. Et avait enjoint le gouvernement à le faire sous « huit jours ». Cette mesure inscrite dans le décret de déconfinement du 11 mai se heurte à la liberté fondamentale de culte avait indiqué le Conseil d’Etat qui tenait compte du contexte en indiquant qu’elle devait être conciliée avec l’objectif de protection de la santé.
Cette conciliation, ce sont les lieux de culte eux-mêmes qui devront s’en assurer, comme le précise le ministère de l’Intérieur, ce qui sera concrétisé par un décret à paraître dans les prochaines heures. Il prévoit que :
– les lieux de culte seront tenus, comme tous les autres établissements recevant du public, de respecter les gestes barrières ainsi que les mesures de distanciation physique. Le gestionnaire du lieu de culte sera en charge du respect de ces prescriptions
– les organisateurs s’assureront du respect de la règle la distanciation physique d’au moins un mètre entre deux personnes, en déterminant ce faisant le seuil maximal de fréquentation. Les organisateurs demeurent évidemment libres de fixer un seuil inférieur
– le port d’un masque de protection sera obligatoire lors des cérémonies religieuses
– une attention particulière sera portée sur les entrées et les sorties des édifices. Pour chaque lieu de culte, une personne identifiée sera ainsi désignée par l’organisation pour réguler le flux, veiller au nombre de personnes présentes à l’intérieur des bâtiments et éviter les attroupements aux abords de ceux-ci
– la désinfection des mains sera obligatoire à l’entrée des lieux de culte.
A point pour l’Aïd
« Si l’objectif d’une reprise généralisée des cérémonies religieuses reste le 3 juin, il sera ainsi possible, dès la publication de ce décret, sous la responsabilité du gestionnaire du site et dans le respect des règles et obligations convenues avec les représentants des cultes, de célébrer à nouveau, progressivement, des offices », indique le ministère de l’Intérieur.
Si à des milliers de kilomètres de là, au Maroc, on ne mollit pas, le Conseil supérieur des Oulémas ayant fait savoir que la prière de l’Aïd devra se faire à domicile, à Mayotte, les autorités religieuses attendent la sortie de confinement pour se conformer au décret. Cette fin de Ramadan et notamment la fête de l’Aïd El-Fitr de dimanche ou lundi dépendent donc de ce qui sera décidé par la préfecture qui doit se prononcer ce samedi après-midi. Idem, pour les messes dominicales chez les chrétiens de Mayotte, dont la Pentecôte dimanche prochain. Et les lieux de culte devront s’organiser en fonction, ce qui n’est pas une mince affaire.
Gardons à l’esprit que le rassemblement évangélique de Mulhouse avait participé à la diffusion du virus.
Le ministre Christophe Castaner déclarait : « Cette décision est le fruit du dialogue riche et permanent que nous avons entretenus avec les cultes depuis le début de cette crise sanitaire. (…) Notre volonté de protéger les Français et de limiter la circulation du virus n’a pas changé. Nous avons confiance dans la prudence et la vigilance exemplaires des responsables des cultes. »
Anne Perzo-Lafond
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